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STAR TREK : LA NOUVELLE GENERATION

Q+Q

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UN EPISODE INEDIT PAR DAVID SICE, D'APRES LA SERIE

STAR TREK : LA NOUVELLE GENERATION

CREE PAR GENE RODDENBERRY

 

 

CHAPITRE HUIT

 

 

La salle des Machines fourmillait d'activité. Seul l'espace immédiat devant la colonne bleutée du réacteur à Antimatière était rigoureusement désert. De la tablé centrale, Data signala :

« Le passage est ouvert, Monsieur. »

Picard se tourna vers Riker :

« Commencez l'opération.

— Jean-Luc ! protesta le Q le plus proche du Capitaine: voyons, on ne fait pas ça à un vieil ami comme moi !!!

— Renvoyez-les d'où ils viennent, ordonna sourdement le Premier Officier.

— Avec plaisir, Monsieur, répondit Worf en saisissant le premier Q par le col.

— Mais qu'est-ce qui vous prend ? Attendez !!! On peut toujours discu... »

Le Klingon projeta sans ménagement l'individu en direction de la colonne bleu pulsante. Il y eut un éclair.

Q avait disparut.

« Au suivant ! » commanda Worf en faisant signe à ses gardes de lui en envoyer un autre.

Le communicateur du capitaine de l'Enterprise tinta :

« Picard j'écoute. »

Une voix paniquée lui répondit :

«  Ici la Passerelle. Les senseurs détectent trois astronefs en approche rapide. Ils vont nous intercepter!!!

— Reçu, » répliqua sèchement Picard.

Worf venait de se débarrasser d'un troisième Q

« Accélérez le mouvement ! » ordonna Riker.

Le premier officier se retourna vers son capitaine :

« Je rejoins la Passerelle. Peut-être allons nous regagner le contrôle du vaisseau une fois tous les Q renvoyés dans le champ de confinement.

— Il est trop tard ! rétorqua Picard. Nous n'échapperons pas à. une confrontation directe avec le Jem Hadar. Il nous faut le véritable Q ! »

Il consulta rapidement des yeux l'ensemble de ses officiers:

« Je vais y aller moi-même.

— C'est trop dangereux ! protesta Riker.

— Q était terrorisé au moment de sa capture, renchérit Beverly Crusher : l'univers, mental qu'il a pu bâtir dans sa prison doit être complètement psychotique. Sa raison n'y a peut-être même pas survécu !

— C'est un risque à courir, affirma Picard : le Jem Hadar n'épargnera rien ni personne, et, d'une certaine manière... »

Le capitaine de l'Enterprise hésita:

— ...Il s'agit de quelque chose que je dois à Q.

— A ce propos... » intervint le dernier Q que Worf avait saisit par le col.

Le Chef de la Sécurité propulsa l'Entité vers le réacteur. Il y eut un double flash. Picard fit alors un pas en direction de la colonne à la lumière bleue pulsante.

« Surtout pensez à quelque chose d'agréable, supplia Beverly. Un moment chaleureux, où vous serez entouré de l'affection et du soutien de vos proches. Peut-être qu'ainsi vous parviendrez à modifier positivement l'univers intérieur de Q…

— Je tâcherai d'y parvenir. »

Picard fit un nouveau pas en direction du réacteur.

« Monsieur ! » intervint Deanna.

Le capitaine se retourna à demi. La Bétazoïde s'avança :

« C'est seulement mental. Ne vous laissez pas impressionner. Une fois que vous l'aurez retrouvé, ne pensez plus qu'à une chose : revenir à bord du véritable Enterprise.

— Entendu, Conseiller... »

Picard prit son élan — et bondit en direction de la colonne illuminée. Il y eut encore un flash.

 

L'univers bascula dans un tourbillon rouge scintillant. Picard, pris de vertige, se sentit défaillir. Le contact en pleine face avec une branche hérissée de longs piquants verts odorants le ramena désagréablement à la conscience.

« Maman ! Maman ! Papy il a fait tomber ma guirlande, hurla une voix perçante.

— Ca suffit Will, répondit Beverly à l'autre bout du salon. Prend exemple sur Thomas, il est sage lui, au moins.

— Will ? Thomas ? » bredouilla Picard, complètement égaré.

La doctoresse achevait d'allumer une myriade de chandeliers, qui recouvrait pratiquement toute la table à manger.

« Et puis je t'ai déjà dis cent fois de ne plus appeler ton père Papy : en français ça veut dire grand-père . Il n'est pas si vieux.

— Beverly... murmura encore le capitaine. Il ne pouvait détacher ses yeux de la robe de soirée verdâtre, surchargée de dentelles ad nauseam.

— Hé bien, quoi, Jean-Luc ? rétorqua la doctoresse en le rejoignant. Réagissez un peu ! Ne m'obligez pas à leur expliquer encore une fois ce que le mot Alzheimer signifie ?

— Al... Quoi ? » répondit Picard, tremblant.

Beverly se détourna avec rage :

« Non mais je vous jure ! Deanna!!! Je t'ai déjà dis de ne pas jouer avec le bras de Junior !!! »

Le capitaine de l'Enterprise suivit le regard furieux de la doctoresse. Une petite fille à la brune chevelure bouclée se mit à pleurer bruyamment. Beverly lui arracha des mains un petit bras à la peau opalescente.

« Ce n'est pas grave, Madame Picard, assura le petit manchot aux yeux dorés — qui était resté tranquille assis au pied de l'arbre de Noël : Elle peut aussi jouer avec ma tête si elle veut.

— Il n'en n'est pas question ! répondit Beverly en soulevant le petit robot à bout de bras.

— Où est Q ? réalisa soudain Picard.

— Toi et les cadeaux de tes amis ! » répliqua la doctoresse.

Elle lui laissa le petit androïde sur les bras, tandis que William et Thomas se couraient après autour de lui en piaillant sauvagement.

« Je ne t'aime pas, déclara Junior au capitaine de l'Enterprise. C'est logique parce que je n'ai pas encore ma puce émotionnelle. Mais si je l'avais, et que je ne t'aimais pas plus ? Cela pourrait heurter tes sentiments. Peut-être ne devrais-je jamais avoir de puce émotionnelle ?

— Oui, oui... » murmura Picard en reposant le gamin.

Il regarda autour de lui. Un Férengi n'aurait pas voulu d'un mobilier aussi toc dans sa boutique. Quelqu'un avait suspendu aux murs d'immondes caricatures de lui en costumes d'époque. Dans le couloir voisin, Beverly venait d'ouvrir la porte d'entrée. Picard entendait seulement la voix de la doctoresse :

« Wesley !!! Comme je suis heureuse de te voir. Et comme tu es beau dans ton uniforme de Capitaine.... Tu as battu le record du Capitaine Kirk ? Comme je suis fière de toi ! Et tes cheveux, ils sont si drus, si bruns, comme ceux de ton père... »

Picard s'adossa douloureusement à la porte.

« Q…, murmura-t-il : Je jure que si c'est un de vos tours... »

C'est alors qu'il remarqua le reflet déformé dans les boules du conifère enguirlandé : «  PIC... CARD... !  » semblait-il hurler.

« Q ! » s'écria le capitaine en s'élançant vers l'arbre de Noël. Et la réalité bascula.

 

Dans la salle des Machines de l'Enterprise, le chat à la visière dorée perché sur la table centrale poussa un miaulement déchirant.

« Geordi a raison, fit Data à Deanna : La bulle de distorsion est en train de s'effondrer sur elle même. »

La brune Bétazoïde se tordit les mains.

« S'ils n'en ressortent pas tout de suite... murmura-t-elle.

— ...Nous les perdons, » compléta sinistrement Beverly.

 

Déchirant l'espace intersidéral, trois énormes astronefs fondaient sur l'Enterprise.

« Les jem Hadars sont sur nous !!! criait Worf du poste tactique de la passerelle.

— Alerte Rouge !!! » vociféra Riker en bondissant hors du fauteuil central.

 

Le décor de Réveillon s'était mué en un dédale obscur, aux parois résineuses et au sol jonché de débris métalliques. Au loin résonnaient des cris indistincts, mêlés à des huées et des sifflements. La rumeur semblait se rapprocher. Q était effondré au pied d'un pilier, l'uniforme déchiré, terni, maculé de boue.

« Q.. murmura Picard en s'approchant de lui.

— Picard ! Protégez moi, gémit misérablement l'entité supra-cosmique : ils sont tous là. Ils sont venus pour moi ! L'enfer existe et j'en suis prisonnier !!!

— Calmez-vous, répondit le capitaine : Ce n'est qu'une illusion. Nous allons sortir d'ici.

— J'ai essayé, Picard !!! pleurnichait Q. Cinq fois, dix fois — je ne sais plus ! Et à chaque fois je m'affaiblissais davantage !

— Data va nous ouvrir un passage d'ici à l'Enterprise, affirma le capitaine : Nous allons avancer jusqu'à ce que nous apercevions une lueur bleutée et que nous sentions du vent. Alors nous pourrons sortir. »

Il aida l'entité à se relever.

Et à cet instant même, une bourrasque violente leur fouetta le visage. Un trou de lumière crachotante déchira la réalité.

« Maintenant !!! » cria Picard en entraînant Q

 

Deux corps roulèrent à travers la Salle des Machines.

« Ils ont réussi ! » s'écria Troi, radieuse. Beverly porta ses mains jointes à sa bouche. Une violente secousse les jeta à terre.

« Qu'est-ce c'est ? demanda Q en se relevant.

— Le Jem Hadar, souffla Picard : le bras armé du Dominion. Ils vont nous anéantir.

— Sottises, » cracha l'entité supracosmique, qui disparut aussitôt dans un éclair blanc.

 

L'Enterprise, encore tout auréolé du feu grésillant de ses boucliers, bondit soudain à travers l'espace, tandis que les trois gigantesques vaisseaux ennemis virevoltaient à l'infini.

 

Q réapparut, cette fois habillé d'un uniforme rouge et noir impeccable.

« Et voilà ! Tout est rentré dans l'ordre à présent. », déclara-t-il avec fierté.

— Miaarww ! Kss ! Kss ! »

Data se racla la gorge. Q considéra d'un air surpris le chat au ViSOR qui s'était impérieusement dressé sur ses pattes arrière. L'entité supra-cosmique fit la moue et claqua des doigts. Un nouveau flash blanc, et LaForge se retrouva à quatre pattes sur la table centrale de la Salle des Machines.

« Merci, fit le chef ingénieur assez sèchement en redescendant de son promontoire.

— De rien, répondit Q

— Maintenant, rendez à Beckett et à son assistant leur apparence normale, exigea Picard.

— Pourquoi ? s'étonna l'entité. La punition me paraît tout à fait appropriée.

— C'est à la Fédération de décider quelle peine ils méritent, » rétorqua le Capitaine avec sévérité.

Q haussa les épaules : « Si vous le dites.... »

Il claqua à nouveau des doigts. L'insigne de Picard tinta :

«  Capitaine, dit la voix de Riker. Nous sommes en communication avec la station Deep Space 9.

— Relayez... soupira Picard.

— Capitaine Picard : s'exclama avec rage la voix du Commander Sisko. Cette fois vous n'échapperez pas à la court martiale : Je me chargerai personnellement de votre cas devant le Haut Commandement: et si jamais vous osez remettre les pieds sur cette station, je jure que...  »

Picard tourna vers Q

« Je savais qu'il le prendrait mal.

— Je peux peut-être faire quelque chose ? » proposa aimablement Q

Picard le fusilla du regard.

 

 

EPILOGUE

 

 

Riker, Troi, LaForge et Data s'étaient réunis autour d'une table de l'Avant-Toute. « Le Haut Commandement jure ses grands dieux qu'ils ignoraient tout des intention de Beckett, déclara Riker.

— Tu parles qu'ils l'ignoraient... maugréa LaForge.

— Les ordres officiels du Professeur Beckett consistaient bien en une simple mission d'observation, Geordi, » assura Deanna avec douceur.

Guinan, tout de rouge vêtue, posa leurs consommations devant les officiers :

« Haem. Excusez-moi Commander, fit la tenancière de l'Avant-Toute.

— Oui, Guinan ? répondit le Premier officier en souriant.

— Il existe une tradition El-Aurienne qui dit que l'on doit faire la paix avec que l'on a pu offenser...

— Une excellente tradition, » remarqua Deanna en sirotant son breuvage jaune orangé. Guinan sourit de toutes ses dents :

« Je désirerai offrir un repas cuisiné à ce pauvre professeur Beckett, ainsi qu'à son assistant. Ce sera bien meilleur que ce que les réplicateurs carcéraux pourront bien leur servir ces vingt prochaines années... »

Data se figea.

« Ma foi... fit Riker. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible. C'est très gentil de votre part, Guinan.

— C'est un plaisir, » répondit l'El-Aurienne avec une satisfaction affichée.

Data la regarda s'éloigner, puis secoua la tête.

« De quelle offense voulait-elle parler ? » demanda Deanna

Riker expliqua : «  Elle et le professeur Beckett ont eu des mots je crois, un peu avant l'arrivée de Q.

— Qui n'en a pas eu ? » remarqua LaForge.

L'androïde se tourna vers le chef ingénieur :

« Geordi. Puis-je vous poser une question personnelle ? »

LaForge soupira : « Vas-y...

— Merci Geordi : Cela me tient vraiment à coeur. »

Data plissa des yeux d'un air concentré :

« Lors de votre dernier repas, avez-vous préféré mon supplément félin numéro 25 ou 84 ? »

 

FIN

 

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David Sicé, juin 1995, révisé le 27 septembre 2006.

Tous droits réservés 2006. Star Trek La Nouvelle Génération est une marque déposée par la Paramount.

 

 

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