Q+Q

  Ici la version imprimable au format PDF

 

UN EPISODE INEDIT PAR DAVID SICE, D'APRES LA SERIE

STAR TREK : LA NOUVELLE GENERATION

CREE PAR GENE RODDENBERRY

 

 

CHAPITRE 5

 

 

« MISÉRABLES PETITS VERMISSEAUX!!! gronda Q, COMMENT AVEZ VOUS OSEZ VOUS ATTAQUER À MOI !?!

— Q ! » lança Picard en s'avançant d'un pas.

Sans demander son reste, Beckett tourna des talons pour prendre la fuite.

« TOI ! » s'exclama l'entité supra-cosmique en pointant un doigt accusateur en direction du savant.

Un nuage de cristaux de glace s'échappa dans l'air du pont 36. Troi étouffa un cri. Le professeur Beckett n'était plus qu'un bloc de chair congelée.

« Non! Pitié ! » bredouilla Leslie Striker, cherchant vainement des yeux un endroit où se cacher.

Q tournait lentement son doigt vers l'adolescent.

« Non ! » protesta Picard, tentant de s'interposer.

Worf voulut dégainer son phaseur. Riker l'en empêcha. Striker plongea sous la table.

«  Fuis, commanda Q : Fuis donc ! Infâme petit rat tu es, infâme petit rat tu resteras ! »

Il y eu un flash. Picard se retourna, épouvanté. Le jeune garçon avait disparu. « Où est-il, Q !?! Qu'en avez-vous fait !?! s'emporta le capitaine de l'Enterprise.

— Là ! » cria LaForge.

Il désignait un rongeur blanc qui galopait à l'autre bout de la salle des Machines.

« Il faut le rattraper avant qu'il n'endommage un circuit ! » s'alarma le chef ingénieur en s'élançant dans la direction de l'animal. Q écarta les mains en souriant :

« Puis-je vous y aider ? »

Un flash blanc éclata.

« NON ! hurla Picard.

— Trop tard, remarqua Q d'un air dégagé.

— Miaowwwrr !!!

— Geordi..., murmura Riker épouvanté : Geordi, attendez !!! »

Le premier officier fit mine de faire un pas dans la direction prise par l'infortuné ingénieur. Worf et Deanna le retinrent de justesse. Alors Q s'avança. Picard se redressa, inspirant à fond, la mâchoire contractée, les poings serrés.

« A présent que certains détails sont comme qui dirait, réglés... constata tranquillement l'entité supra-cosmique — qui époussetait négligemment les épaules du capitaine — ... Je vais enfin pouvoir profiter de ce séjour auquel vous m'avez si courtoisement convié. »

Il y eut un éclair blanc.

Encore surpris, Data se tenait en lieu et place de Q.

Picard réagit aussitôt : «  Worf, Data, Troi : il faut retrouver Geordi et ce... rat. Et prévenez le docteur Crusher — qu'elle voit ce qu'elle peut faire pour le professeur Beckett.

— Qu'est-il arrivé à Geordi ? demanda innocemment l'androïde.

— ...Riker, avec moi, acheva Picard : Nous devons essayer de raisonner Q avant qu'il ne cause de plus grands dommages à l'Enterprise. »

Un crépitement en provenance du réacteur à Antimatière les stoppa net dans leur élan.

« Mon Dieu, » murmura Picard.

 

La passerelle baignait dans une semi pénombre lorsque les Picard et Riker y firent irruption. Q trônait dans le fauteuil central. Sur l'écran géant, les étoiles fuyaient à vive allure. Il n'y avait personne d'autre sur le pont.

« Q !!! ordonna Picard : quittez ce siège immédiatement. »

Négligemment appuyée sur l'accoudoir, l'entité supra-cosmique eut une moue boudeuse :

« Jean-Luc, ne le prenez pas mal… mais j'ai actuellement un contrôle total sur l'Enterprise — et vous n'y pouvez rien. »

Riker se précipita au pupitre de navigation :

« Les commandes sont bloquées, confirma le Premier Officier.

— Quels sont vos intentions, Q ? » demanda Picard d'une voix altérée.

L'extraterrestre se leva : «  A présent que ce navire est doté d'un capitaine digne de ce nom, J'ai... hum. »

Il se reprit, en souriant :

«  ...Nous avons l'intention de montrer aux yeux des habitants de ce quadrant de quoi la Fédération est capable. »

L'entité supra-cosmique se dirigea vers la porte du bureau du Capitaine.

« Q ! répliqua Picard en lui emboîtant le pas : Les affaires de la Fédération ne vous regardent en rien. Je vous interdis... »

La porte du bureau coulissa.

« Oh ! l'interrompit Q en se retournant : Vous pouvez reprendre le fauteuil si vous y tenez tant, Jean-Luc. »

La porte se referma sur lui.

« Quelle direction a-t-il choisi ? souffla Picard à Riker qui le rejoignait.

— Je n'en sais rien, murmura le premier officier : les coordonnées affichées par les moniteurs changent tout le temps.

Ils se précipitèrent tous les deux dans le bureau à la suite de l'entité. Q n'avait pas atteint la table de travail du Capitaine. Il fit volte-face, ulcéré :

« Ne soyez pas grossier, Jean-Luc : vous et le Commander Riker pourriez bien vous retrouver en train de tourner en rond dans cet aquarium. »

Les deux officiers jetèrent malgré eux un regard inquiet en direction de la bulle de verre enchâssée dans la paroi. Le poisson lion qui l'occupait leur renvoya leur coup d'oeil incrédule.

« Je crois, répondit enfin Picard, que nous ne sommes peut-être pas les seuls à avoir un problème... »

Alors, juste derrière Q, le fauteuil du bureau pivota. De surprise, l'entité supra-cosmique se retourna. Confortablement installé sur le siège, Q faisait lentement craquer ses doigts, un à un.

« Qui est cet imposteur ? interrogea ce dernier froidement.

— C'est encore un piège !?! s'indigna Q en se retournant vers Picard : Vous comptez à nouveau m'abuser avec vos petits tours de passe-passe ? »

Il gesticulait avec véhémence :

« …mais Q est rusé ! Q est puissant ! »

Il revint à son alter ego : « …et je ferai disparaître cette pâle imitation en un claquement de doigts. »

Q bondit hors de son siège :

« Je n'essaierais pas à ta place… répliqua-t-il d'une voix sourde.

Conciliant, Picard vint s'interposer entre les deux surhommes : « Messieurs, gardez votre calme... Peut-être êtes vous tous les deux Q ?

— Impossible, rétorqua Q en contournant le bureau: Q est unique !

— Nous n'avons pas le don d'ubiquité, surenchérit Q : enfin... pas sans nous en rendre compte.

— Toujours est-il qu'il y a un Q de trop à bord de ce vaisseau, » constata Q lugubre.

Un grondement lointain venu des profondeurs de l'Enterprise les figea sur place. Presque aussitôt, .le communicateur du capitaine tinta :

« Picard, j'écoute. »

«  Monsieur, ici le Lieutenant Barclay, de la Salle des Machines...

— MISÉRABLES PETITS VERMISSEAUX !!!  »

 

Dans l'infirmerie, Beverly présentait un instrument effilé à Deanna, Worf et Data, tandis qu'un enseigne en vert et noir déposait une mallette de métal sur la table voisine.

« Ceci… est un pistolet lance-aiguilles, commenta la doctoresse. J'ai personnellement calculé les doses de calmants en fonction du poids et de la résistance estimée des... haem... cibles en questions. Il se charge par la crosse, comme ceci...

— Nous savons comment procéder, Docteur, répondit Worf en lui ôtant l'arme des mains. »

Beverly croisa les bras, visiblement gênée :

« Nul doute qu'il vous faudra certainement plus d'une dose pour le... chat , s'il ne se montre pas... coopératif, » ajouta-t-elle.

Avec curiosité, Data mettait et enlevait le chargeur de son propre pistolet.

« Data ! le rappela à l'ordre Deanna.

— Geordi a toujours été le plus raisonnable d'entre nous, assura l'androïde sans relever la tête. A moins bien sûr, que son changement d'état n'ait altéré sa personnalité... »

Les cartouches argentées dégringolèrent à terre.

« Excusez-moi, fit Data, s'agenouillant pour tout ramasser.

— Ils vous faudra quand même faire vite, reprit Beverly: plus le temps passe et plus il aura faim. Qui sait à quelles extrémités il pourrait se laisser aller... en de telles circonstances ? »

Worf mit l'arme à sa ceinture et ouvrit la mallette de métal, distribuant à l'assistance les petits boîtiers qu'elle contenait :

« Ce phaseur de poing a été modifié par nos ingénieurs pour émettre un champ répulsif, expliqua le Klingon. Il devrait pouvoir retenir un objet de petite taille sur une courte distance et ce sans risque de dommage. »

Worf tendit l'engin à Data.

« Comment le manie-t-on ? interrogea l'androïde en soupesant l'objet.

— Il n'y a qu'à pointer et presser sur le bouton, » répondit Worf.

Il y eut un grondement. Les officiers s'entreregardèrent.

« C'est le quatrième, n'est-ce pas ? » demanda Beverly écoeurée. Les autres approuvèrent, muets.

« Et comment va-t-on les retrouver ? » demanda Deanna, soucieuse.

Data répondit :

« Suite à la surcharge qui a traversé le vaisseau à la suite de la première tentative de Q pour sortir de la Bulle de distorsion statique, de nombreux circuits ont sautés dans la section Technique : l'ordinateur n'est donc plus en mesure de localiser avec précision des signaux vitaux aussi faibles. Toutefois, suite à la présence d'esprit du Lieutenant Barclay, des champs de sécurité ont isolés l'ensemble des ponts 39 à 34 moins de quatre minutes après l'arrivée du premier Q. »

L'androïde ménagea une pause, et reprit doctement :

« Les indices relevés par les équipes techniques qui ont effectués les premières recherches, ainsi qu'une simulation programmée par mes soins sur le pont holographique laissent à penser que Geordi et Leslie Striker se trouvent actuellement quelque part dans les cales des pont 38 ou 39. Un simple tricordeur devrait permettre de les détecter une fois sur place.

— Hé bien, conclut Beverly, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne chance...

— Allons-y ! » ordonna Worf.

 

  Ici la version imprimable au format PDF

Le chapitre suivant au format HTML

 

David Sicé, juin 1995, révisé le 27 septembre 2006.

Tous droits réservés 2006. Star Trek La Nouvelle Génération est une marque déposée par la Paramount.