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STAR TREK : LA NOUVELLE GENERATION

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UN EPISODE INEDIT PAR DAVID SICE, D'APRES LA SERIE

STAR TREK : LA NOUVELLE GENERATION

CREE PAR GENE RODDENBERRY

 

 

CHAPITRE 3

 

Riker arpentait nerveusement la cabine de l'ascenseur, passant alternativement devant Data et Troi.

« J'ai demandé à Geordi de surveiller de près ce Beckett et son abruti d'assistant. Je veux savoir ce qu'ils trafiquent en Salle des machines.

— Pourquoi ne pas simplement aller le leur demander ? » proposa Deanna.

Riker s'immobilisa, sarcastique :

« Je connais d'avance le genre de réponse qu'il me servira.

— Will, répondit Deanna : il ne faut pas préjuger de la mauvaise volonté de quelqu'un. Pas sans avoir essayé d'en parler avec lui. »

Le premier officier soupira :

« Vous devriez essayer ça sur Geordi. Beckett est en train de le rendre fou. »

Les portes s'ouvrirent. Les trois officiers passèrent dans un couloir.

« Je devrais sans doute rendre visite au Lieutenant Commander LaForge sous peu, admit le Conseiller.

— Puis-je me permettre une remarque ? demanda posément l'androïde.

— Oui, Data ? fit Riker.

— Je ne saisis pas bien vos craintes concernant la venue de Q à bord de l'Enterprise. Nous lui avons déjà sauvé la vie. Il a déjà sauvé celle du capitaine. D'une certaine manière, et sous la réserve que nous admettions une acceptation restreinte de cette désignation, ne pouvons-nous pas considérer Q comme un ami ? Si le professeur Beckett ne fait que l'observer, je ne vois pas où peut être le mal... »

Ils s'étaient arrêtés devant la cabine du Conseiller. Troi et Riker échangèrent un regard gêné.

« Data... hésita le Conseiller : les gens peuvent... changer. Q s'est déjà montré par le passé si versatile. Il suffirait qu'un incident se produise — que le professeur Beckett ou son assistant le... vexe, pour que l'irréparable se produise. »

L'androïde aux yeux dorés sembla réfléchir intensément.

« Je vois ce que vous voulez dire. »

L'insigne de Riker tinta. Le commander frappa vivement le communicateur.

« Riker, j'écoute. »

« On me reporte un incident à l'Avant-Toute, gronda Worf, l'assistant du professeur Beckett y serait mêlé. »

« J'arrive tout de suite, répondit le premier officier.

— Je viens avec vous, ajouta Deanna.

— Je peux venir aussi ? » demanda Data.

 

La clientèle du bar de l'Enterprise avait quitté les tables pour se masser en demi-cercle autour du comptoir. Riker fendit la foule sans hésiter.

« Ôtez vos sales pattes de moi !!! » protestait une voix perçante.

Leslie Striker avait pris à bras le corps l'Enseigne Christie Henshaw. La brunette rejeta sans ménagement l'adolescent hilare. La jeune fille fit mine de quitter les lieux. Le garçon s'interposa entre elle et les doubles portes aux armes de la Fédération.

« Laissez-moi passez !!! » siffla la jeune fille.

Riker fit un signe impérieux à un lieutenant sur le point d'intervenir.

« Z'êtes toutes les mêmes, baragouinait Striker, vous jouez les Saintes Nitouches mais en fait vous demandez que... »

Il saisit le poignet de la brune enseigne.

« ... Ça-aaAAAHH !!! »

Avant que Riker n'ait pu esquisser un geste, Leslie Striker alla s'écraser sur une des tables vitrées de l'Avant-Toute.

« Au moins, on peut dire que les leçons du Lieutenant Worf auront été profitable, » remarqua Troi.

Le Conseiller se dirigea vers Henshaw, qui se frottait les mains. Riker alla s'agenouiller auprès de Striker. A l'autre bout du bar, une équipe de Sécurité débarquait avec fracas, immédiatement suivie du Capitaine Picard, plus discret.

« Rien de cassé, Monsieur Striker ? » demanda sèchement le premier officier.

L'autre râlait en se tenant le ventre :

« Je suis malaaaade... uurhhh-mmfgggh ! »

Riker se détourna dégoûté et frappa son insigne :

« Infirmerie. Envoyez une équipe médicale pont 10, Avant-Toute. »

« Bien reçu, » répondit la voix du Docteur Crusher.

Tandis qu'un serveur balayait les débris de verre, Data finissait un à un les verres abandonnés sur le comptoir.

« Qu'est-ce que vous lui avez fait boire ? » interrogea durement Worf.

Assise à une table, Guinan haussa les épaules :

« Ce qu'il m'avait demandé : de l'alcool, du fort. Une double de dose de Chechl'tluh. »

Le capitaine Picard soupira. La belle El-Aurienne ouvrit de grands yeux : « Vous voulez dire... qu'il croyait que j'allais lui servir du synthéhol ? »

Elle porta la main à sa joue : « Je suis désolée...

— Guinan, remarqua le capitaine, qui passait une main sur son crâne dégarni : N'en faites pas trop. »

Data revenait du bar :

« Capitaine. J'ai vérifié tous les breuvages qui d'après nos témoignages ont pu être consommés par Leslie Striker. Mes analyses sont formelles : aucun n'a pu perturber les facultés de raisonnement de l'assistant du professeur Beckett, ni, par leur mélange, produire un tel effet. Croyez-vous que je doive en rapporter un échantillon de chaque au Docteur Crusher ? »

L'air encore plus abattu, Picard répondit :

« Ce ne sera pas nécessaire, merci Data. »

C'est alors que les doubles portes de l'Avant-Toute battirent violemment, livrant passage à un professeur Beckett rubicond.

« Capitaine Picard !!! hurla-t-il.

— Je ne suis pas sourd, » rétorqua l'intéressé.

Beckett se planta devant son interlocuteur :

« Capitaine Picard, j'apprend à l'instant qu'un membre de votre équipage a sciemment intoxiqué mon assistant en lui faisant avaler une substance strictement illégale à bord d'un vaisseau de la Starfleet, compromettant par là même les chances de réussite d'une .mission capitale pour la sauvegarde de la Fédération. »

Ses yeux se posèrent sur Guinan, qui regardait ailleurs.

« Je pourrais vous traîner devant les tribunaux fédéraux pour ce que vous avez fait ! gronda le savant.

— Monsieur Beckett... commença Picard.

— Professeur Beckett !!! »

Le capitaine de l'Enterprise hocha la tête avec lassitude.

« Professeur Beckett, il s'agit seulement d'un malentendu dont votre assistant sera remis d'ici à peine un quart d'heure alors... »

Calme jusqu'ici, la voix de Picard se crispa sensiblement :

« ...Je vous prierais de bien vouloir vous consacrer à vos travaux au lieu de passer votre temps à importuner l'équipage de ce vaisseau ! »

Guinan s'était relevée, et rajustait coquettement son chapeau. Décontenancé, Beckett hésita un instant, avant de tourner les talons.

« Lucrèce Borgia ! » cracha-t-il en passant devant la tenancière de l'Avant-Toute.

Les doubles portes aux armes de la Fédération se refermèrent sur lui.

« Qui est... cette Lucrèce Borgia ? » demanda l'El Aurienne, intriguée.

Data ouvrit la bouche.

 

Beverly Crusher baladait le senseur de son tricordeur médical au-dessus du corps de Leslie Striker. L'adolescent, plus que maussade, était encore allongé sur l'une des couchettes de l'infirmerie.

« Alyssa ? » appela la doctoresse après avoir relu les données sur l'écran du petit appareil.

La jeune asiatique qui l'assistait lui tendit l'hypospray qu'elle venait de préparer.

« Vous pouvez vous asseoir, Les'... » indiqua Beverly.

Son patient s'exécuta de mauvaise grâce. Le docteur appliqua délicatement le pistolet hypodermique contre la jugulaire du jeune homme, lui soutenant la tête de l'autre main.

« Et voilà, ajouta-t-elle avec un sourire. On se sent mieux à présent, n'est-ce pas ?

— Ne vous prenez pas pour ma mère, » maugréa Striker en sautant de la couchette.

Beverly haussa les épaules, sans cesser de sourire :

« Je dirais que les jeunes gens de votre âge ont parfois besoin de quelqu'un pour les materner, avança-t-elle.

— Je dirais que les femmes bientôt ménopausées ont souvent besoin de quelqu'un à materner, » répondit Striker aussi sec.

 

Deanna Troi retira la tasse de thé chaud du réplicateur de son bureau. Visiblement bouleversée, Beverly était renversée sur le sofa vert amande, avec deux coussins délicatement placés pour soutenir sa tête :

« Je ne sais pas ce qui m'a prise. Je n'avais jamais frappé un patient de ma vie, sauf pour le calmer alors qu'il n'y avait pas d'hypospray à portée de main ou en cas de légitime défense — mais-là, simplement pour une parole en l'air... »

Le Conseiller s'assit au bord d'un fauteuil voisin :

« Parfois des sentiments irrépressibles ne peuvent que s'exprimer par l'action. On ne peut- pas toujours tout garder pour soi. C'est même à éviter. »

Beverly s'effondra en sanglots : « Il m'a traitée de miracle de la reconstitution intégrale gérontologique ! »

Deanna Troi se raidit :

« Je crois, que vous avez fait ce qui était juste. »

Le communicateur du Conseiller tinta :

« Ici Troi, » répondit-elle, glaciale.

« Il se peut que nous ayons besoin de vous sur la Passerelle, » fit la voix de Riker.

« J'arrive tout de suite. »

Beverly s'était relevée en même temps que la Bétazoïde. Le docteur essuya rapidement ses larmes : « Je jure, gronda-t-elle, que si ça lui reprend, j'essaie l'ancienne méthode. »

 

Deanna Troi entra sur la Passerelle, l'air plus que courroucée. « Ah, vous voilà Conseiller, » fit distraitement Picard du siège central.

Assis à sa gauche, Riker se pencha en avant tandis que la Bétazoïde prenait place, la tête haute.

« Quelque chose ne va pas ? s'enquerra le premier officier.

— Non, répondit doucement Deanna en souriant : tout va bien. »

Elle se cala dans son propre siège avec une grimace.

« Monsieur, fit l'enseigne brun depuis la console des Opérations, nos senseurs détectent à nouveau cette anomalie.

— Vous croyez que c'est Lui, demanda Riker en se tournant vers son capitaine.

— Qui sait ? Cap sur cette anomalie.

— Bien reçu, monsieur, » répondit l'enseigne blond du pupitre de navigation.

Data entra à son tour sur la Passerelle. L'androïde remplaça aussitôt l'enseigne brun en poste à la console des Opérations.

« Bienvenue, Lieutenant Commander, commenta Riker. Peut-on savoir ce qui vous a retenu ? »

L'androïde inclina la tête :

« On pourrait appeler cela... un incident mineur, Monsieur. »

Picard soupira profondément, pointant un doigt vers l'écran géant.

« Haem, nous verrons ça plus tard, commenta Riker. Pouvez-vous interpréter les données des senseurs sur cette anomalie. »

Data pianota une série de commandes sur les claviers luminescents. Un concert de bips sonores ponctua la manoeuvre.

L'androïde battit des paupières :

« Je regrette Monsieur. Je suis incapable de vous donner une analyse précise. Toutefois, j'obtiens un signal visuel.

—} Sur écran, » ordonna Picard.

Le capitaine de l'Enterprise se carra dans son fauteuil. Au fin fond de l'immensité stellaire clignotait une espèce de lueur bleuâtre.

« Agrandissement. Facteur 1000, » ordonna Riker.

Data pressa une touche. Un cliquetis électronique lui répondit.

L'étrange lumière vira au rouge mais ne semblait pas avoir grandit d'un iota.

« Agrandissement. Facteur 100.000, » tenta à nouveau Riker.

Un nouveau cliquetis. La lumière virait alternativement du bleu au rouge, toujours réduite à un minuscule point indistinct.

Le premier officier étouffa un juron.

« Agrandissement facteur maximum ! »

Encore un cliquetis... sans aucun changement à l'écran.

Picard se leva et avança d'un pas :

« Qu'est-ce que cela peut bien être... ?

— Monsieur, s'écria Data de sa console : les senseurs m'envoient de nouvelles données sur l'objet : Il s'agirait d'un... »

Les yeux dorés de l'androïde s'agrandirent: « ...oiseau ? »

Il fronça des sourcils : « Un avion ?

— Q… » frémit Picard.

Le point lumineux se mit alors à grandir à toute vitesse, prenant forme humaine. Avant que quiconque n'ai pu réagir, un homme en cape rouge et en collant bleu traversait l'écran géant pour atterrir au beau milieu de la Passerelle, exactement en face du capitaine de l'Enterprise D.

« Non, Jean-Luc, fit une voix bien connue : Super -Q ! ».

 

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David Sicé, juin 1995, révisé le 27 septembre 2006.

Tous droits réservés 2006. Star Trek La Nouvelle Génération est une marque déposée par la Paramount.

 

 

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