American Horror Story 2011

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Doctor Who, la saison 5 de 2010 de Stephen Moffat

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par David Sicé

Aussi régénéré que son Tardis, le Docteur Who (Matt Smith) repart à l'aventure, entraînant au passage Amy Pond (Karen Gillian), une jeune fille perturbée par la première visite de l'extraterrestre, alors qu'elle n'était qu'une enfant et qu'elle croyait que le Père Noël l'avait envoyé pour la sauver d'une angoissante fissure dans le mur de sa chambre.

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*** Pour adultes et adolescents***

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A présent que la série a passé son milieu de saison, il est possible de porter un premier jugement sur ce qu'est devenu le nouveau Doctor Who après le départ de Russell T. Davis et l'avènement de Stephen Moffat. C'est relativement simple et court : la série a perdu son âme. Plus exactement la production de Stephen Moffat a perdu le contact avec son spectateur. Les acteurs ne sont pas en cause. La réalisation, les effets spéciaux, les décors, tout tient à peu près le niveau.

Ce qui ne va pas du tout, ce sont les scénarios, construits comme une accumulation de rebondissements tous empruntés à des épisodes précédents dans un décor distrayant, mais dont les métaphores ne fonctionnent pas, dont l'humanité et le merveilleux sont constamment bridés et étouffés, et dont les personnages n'ont ni relief, ni charisme, ni souffle : ils s'agitent et meurent (à tous les sens du terme) le temps que s'écoulent les quarante et quelques minutes de l'épisode.

Perdues, les références à la Science-fiction et au fantastique indispensables à toutes oeuvres de ce domaine : après s'être ouvert à l'univers lors de sa renaissance, la série Doctor Who retourne en vase clos avec les sempiternels Daleks et compagnie, mais sans le grain de nouveauté indispensable.

Impossible de s'identifier ni même trouver du plaisir à la ritournelle culpabilisatrice "le docteur met en danger ses assistants". Hé, il sauve la planète à chaque épisode et sans ses assistants, il est incapable de garder les pieds sur Terre, justement - alors halte au pathos, car à travers le Docteur, c'est le télespectateur que vous culpabilisez à tort et inutilement. Un déplaisir de plus dont nul n'avait besoin.

Et en avant pour l'arc-story obligé histoire de trouver un lien entre les épisodes de la saison et un thème pour le final : ici c'est la fissure spatio temporelle qui avale tout. Et là, la métaphore est désastreuse, car c'est bien la maison Doctor Who qui se lézarde, et si la production Stephen Moffat ne retrouve pas très vite ses marques fondamentales, la maison s'écroulera.

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Le site officiel de la série Doctor Who (en anglais)

Le site d'informations sur Doctor Who (en anglais)

Le site le plus connecté à propos de Doctor Who (en anglais)

Les pages France 4 consacrées à Doctor Who (en français)

Le trés détaillé Tardis Wikia (en anglais)

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Doctor Who, la saison 1 de 2005 de Russel Davies

Doctor Who, la saison 2 de 2006 de Russel Davies

Doctor Who, la série 3 de 2007 de Russel Davies

Doctor Who, la série 4 de 2008 de Russel Davies

Doctor Who, la saison 5 de 2010 de Stephen Moffat

Doctor Who, la saison 6 de 2011 de Stephen Moffat

Doctor Who, la saison 7 de 2012 de Stephen Moffat

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20100705 : Sortie UK du blu-ray de Doctor Who s. 5 : 2010 intégrale "Fith series"

Coffret de 6 blu-rays multi-régions

Image 1080i 16/9 : Formidable. La compression est minimale à raison de deux à trois épisodes maximum par blu-ray et cela se voit : profondeur de champ magique, image hyper détaillée (la moindre écaille de peinture, le moindre fil de vêtement, la moindre tâche de rousseur, tout se voit à la perfection). Le générique est un peu flou en comparaison mais les plans truqués des épisodes sont aussi superbes que les plans réels.

Son : Excellent. Deux pistes anglaises : DTS HD 5.1 ou Anglais Stéréo commentée pour malvoyants. Sous-titres anglais inclus.

Bonus : Une scène supplémentaire à la fin du pilote 501, après 505 ; commentaire vidéo inséré sur épisodes 503, 504, 506, 509, 513 (sympathiques) ; Monster Files : The Daleks, The Weeping Angels, The Silurians, The Alliance ; Video Diaries (chroniques vidéo du tournage par les acteurs) ; scènes coupées comiques (Gag Reel HD de même qualité d'image que la série) ; les 13 épisodes de Doctor Who confidential (reportage sur le tournage de chaque épisode, sur le sixième blu-ray).

La fonction Pop-Up menu ne fonctionne pas en cours de projection, il faut retourner au menu principal (en fait le dernier menu visionné), mais la projection de l'épisode reprend ensuite au point où on l'avait laissée.

Il existe une édition métal limitée qui inclue quatre cartes illustrées d'intérêt très... limité.

En conclusion, une excellente édition pour une saison visuellement superbe, avec de bons acteurs et bourrée d'action, mais dont les scénarios m'ont paru limités à du m'as-tu vu sans âme et nombriliste. A ce titre, c'est un gaspillage de talent à pleurer quand on considère tout ce que les quatre saisons précédentes ont accompli - et ce alors que Stephen Moffat a signé plusieurs des meilleurs épisodes des séries précédentes, et parmi les meilleures histoires de science-fiction jamais diffusées à la télévision. Comme quoi c'était bien Russel T. Davies qui faisait la différence, allez savoir pourquoi Moffat n'a pas recuelli son étincelle de génie...

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20100705 : Sortie UK du blu-ray de Doctor Who s. 5 2010 (partie 2/4)

Histoire de presser un maximum le citron, c'est à dire nous autres les téléspectateurs qui achètent les programmes quand ils sortent en magasin, la série de 13 épisodes a été coupé non pas en deux, ni en trois mais en quatre coffrets blu-rays (vous savez, les disques dont la capacité est si grande...), à raison de trois épisodes par coffret, 20 euros le coffret minimum.

Résultat des courses, tout le monde conseille d'attendre que sorte l'intégrale et que les prix soient cassés, faute de ventes suffisantes... Et comme Doctor Who version 2010 n'est pas True Blood et loin s'en faut (ni même Doctor Who version 2008 à 2005), n'hésitez pas à prendre votre temps.

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20100626 : Diffusion TV UK de Doctor Who 513 (2010) : The Big Bang
par Toby Hayes.

Le Grand Bang : Le Docteur est prisonnier, River Song est perdue à bord du Tardis sur le point d'exploser et Amy est morte dans les bras de Rory tandis que toutes les étoiles de l'univers explosent en supernovas.

N'ayez crainte, une seconde saison est prévue, et aussi bien Amy que le 11ème docteur seront de retour. Il est cependant peu probable que l'explication de leur survie me convainque.

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20100619SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 512 (2010) : The Pandorica Opens
par Toby Hayes.

La Pandorique s'ouvre : Suite aux visions de Van Goght, Winston Churchill tente de joindre le docteur et parvient seulement à avertir River Song, qui en conséquence s'évade de sa prison interstellaire pour dérober la toile de Van Gogh exposée chez la reine sanglante du vaisseau spatial Angleterre. River Song laisse ensuite un message au docteur sur les falaises de la plus vieille planète de l'univers, lui donnant rendez-vous dans un camp de légionnaires romains stationnés près de Stonehenge, où l'aventurière se fait passer pour la reine d'Egypte Cléopâtre...

L'écriture de Stephen Moffat atteint un paroxysme d'agitation pour distraire le spectateur d'un final - en fait de toute une saison d'effets de manche et surtout incroyablement égocentrique, ou devrait-on plutôt dire, Docteur Who centrique : il fut un temps où les héros de science-fiction partaient à l'aventure et résolvaient des énigmes qui n'étaient pas exclusivement centrées sur eux-mêmes.

Bien sûr, un épisode ou une série d'épisodes contiennent des intrigues spécifiques aux héros, mais à ce point c'est insupportable. Il n'y aucun doute sur le fait que Moffat est un bon scénariste, et que toute la production jusqu'aux acteurs sont excellents, mais quel aveuglement ! quel manque profond d'inspiration ! quelle stérilité ! quel nombrilisme! quel gaspillage de talent !

Est-ce que l'étape suivante est la transformation de la série en un réality show où l'on discutera à longueur d'épisodes sur ce que cela fait d'être le docteur ou de participer à une série encore brillante et créative il y a deux ans ?

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20100612SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 511 (2012): The Lodger
par Catherine Morshead.

Le locataire : Suite à un problème de Tardis, le Docteur se retrouve séparé de sa machine et d'Amy restée à l'intérieur. Il loue une chambre à deux pas de là et tente de se faire passer pour un humain, alors que le voisin du dessus attire les passants pour apparemment les dévorer.

Un épisode mignon, mais une fois de plus parfaitement vain. C'est du remplissage, artistique certes, mais du remplissage qui passe très mal au regard d'épisodes comparables des nouvelles saisons précédentes, par leur petit budget et leur aspect "faisons une pause avant les épisodes finals de la saison".

On notera la référence inutile et racoleuse du titre à l'un des films mythiques d'Hitchcock avec Victor Novello et un nu intégral du Docteur (en fait l'effet d'un sous-vêtement couleur chair collant), qui a brièvement ému l'Angleterre en son temps.

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20100705SAM : Sortie UK du blu-ray de Doctor Who s. 5 2010 (partie 1/4)

Si l'on en croit les critiques négatives argumentées, ce blu-ray a en plus une série de problèmes difficilement tolérables : un son 5.1 réduit à une simple stéréo, l'absence des résumés des épisodes précédents et des bandes annonces des épisodes suivants, l'absence des making of "confidential"...

Bref ce qui était donné lors de la première diffusion télévisée gratuite vous est retiré alors que cette fois vous payez pour de la qualité. C'est du grand n'importe quoi, mais c'est bien dans la suite logique des bâclages de cet éditeur (cf. Being Human etc.).

Si en plus la nouvelle saison (série) Doctor Who a des problèmes de scénarios et de conception, la déchirante décision de passer son chemin s'impose.

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20100605SAM : Diffusion de Doctor Who 510 (2010) : Vincent and the Doctor
par Richard Curtis.

Vincent et le Docteur : En Provence, à la fin du 19ème siècle, Vincent Van Gogh et le Docteur vont faire équipe pour combattre un extraterrestre... jaune.

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20100529SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 509 : Cold Blood
par Chris Chibnall.

Sang froid : La suite de l'épisode précédent, The Hungry Earth.

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20100522SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 508 (2010) : The Hungry Earth
par Chris Chibnall.

La terre affamée : En 2015, le professeur Nasreen Chaudhry dirige le forage le plus profond de la croûte terrestre. Mais quelque chose creuse de son côté, cette fois en direction de la surface.

Dans les premières scènes, un ingénieur qui surveille seul de nuit un forage d'une profondeur exceptionnel assiste à un tremblement de terre et à la défaillance de son matériel. Qui prévient-il ? Personne. Y-a-t-il une alarme ? Aucune. Que fait l'ingénieur ? Il descend tout seul dans la salle où les caméras ne fonctionnent plus, trouve un trou fumant dans le sol. Qui previent-t-il ? Personne ! Que fait-il ? Il va enfoncer ses mains (nues bien entendu) dans le trou fumant rempli de terre meuble... MAIS CA NE VA PAS LA TETE !?!

Techniquement, cela s'appelle un jeu de c... . Je n'en avais jamais remarqué les saisons précédentes et ce n'est pas supportable. Cette nouvelle saison a clairement du plomb dans l'aile.

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20100515SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 507 (2010) : Amy's Choice
(Le choix d'Amy) par Simon Nye.

Le choix d'Amy : Cinq ans après ses aventures au côté du Docteur, Amy est sur le point de donner naissance à un bébé.

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20100508SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 506 (2010) : The Vampires of Venise
par Toby Whithouse.

Les vampires de Venise : Le Docteur emmène Amy et son fiancé Rory à Venise au 16ème siècle. Mais la ville semble aux mains de la famille Calvierri et les cadavres exsangues se multiplient.

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20100501SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 505 (2010) : Flesh and Stone
de Steven Moffat .

Chair et pierre : Suite de l'épisode précédent. Pris au piège du refuge des Anges, le Docteur, Amy, River et son escorte parviennent à rejoindre le vaisseau spatial naufragé, talonné par les Anges. Amy se met alors à dire un compte à rebours, et la fissure dans le mur de sa chambre réapparait cette fois dans un poste de contrôle du vaisseau...

Toujours une accumulation de péripéties auxquelles s'ajoutent de nombreuses révélations dans tous les sens, qui ne changent strictement rien au fait que c'est toujours du déjà vu, c'est parfois gratuit ("Pourquoi est-ce que vous faites compter Amy à l'envers ? - Parce que c'est amusant !") et on n'a pas le temps de se plaire avec les personnages, dans un décor particulier ou dans une situation particulière.

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20100424SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 104 (2010) : The Time Of Angels
(le temps des anges) de Steven Moffat .

Le temps des anges : Le Docteur retrouve - ou plutôt rencontre pour la première fois - l'aventurière River Song, avec laquelle il s'apprête à affronter à la demande du Père Octavien, le dernier des Anges Eplorés.

Beaucoup d'ambiance, toujours cette impression de déjà vu et d'épisode bourré à craquer de rebondissements ne laissant que peu de place à la texture et la chair des choses : l'imagination et le talent de Steven Moffat semble encore une fois tout entier consacrer à une espèce de course en avant effrenée, une diversion permanente de l'esprit du spectateur qui en ce qui me concerne en tout cas, aimerait bien avoir le temps de regarder et d'imaginer, et de se nourrir de quelque chose de neuf.

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20100417SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 103 (2010) : Victory Of The Daleks sur BBC One
de Mark Gatiss .

La victoire des Daleks : Le Docteur répond à l'invitation de Winston Churchill, le premier ministre anglais en pleine seconde guerre mondiale. Mais cette fois l'histoire a changé : les avions nazis sont exterminés par une nouvelle arme mise au point par le professeur Edwin Bracewell. Le Docteur identifie au premier coup d'oeil la technologie extraterrestre et découvre avec horreur des Daleks déguisés en vaillants petits soldats sur roulettes anglais.

Bien que contenant toutes les images fantasmagoriques nécessaires, l'épisode laisse - à nouveau - froid. Il semble que si les précédentes séries et surtout les derniers épisodes spéciaux allaient trop loin dans la chaleur humaine, la nouvelle série en manque cruellement pour l'instant.

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20100416VEN : Doctor Who 2010 : Les jeux d'aventures gratuits

Le site officiel de la BBC annonce quatre épisodes intéractifs à télécharger gratuitement sous peu.

Ici plus d'informations (en anglais).

En fait l'accès au téléchargement a été limité aux internautes anglais, les responsables de la BBC espérant vendre aux français ce qu'ils donnent gratuitement aux anglais.

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20100410SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 102 (2010) : The Beast Below
de Steven Moffat.

La bête d'en-dessous : Le Docteur emmène sa nouvelle assistante Amy Pond loin dans le futur et dans l'espace : la population survivante des Royaumes autrefois Unis s'est réfugiée à bord d'un vaisseau spatial mais le moral n'est pas bon et de grimaçants robots veillent sur le "bien-être" des passagers - n'hésitant pas à précipiter un enfant dans une espèce de puits sans fond.

Toujours efficace mais toujours mécanique. Stephen Moffat semble bourrer à craquer l'intrigue mais ne développe rien. Il parait alors difficile de s'attacher aux personnages ou à l'histoire.

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20100403SAM : Diffusion TV UK de Doctor Who 101 (2010) : The Eleventh Hour
de Steven Moffat sur la BBC One

La Onzième heure : Le Doctor à peine régénéré écrase son vaisseau spatio-temporel dans le jardin d'une petite fille, qui justement priait pour qu'on lui envoie quelqu'un capable de régler le problème de cette fissure qui parledans le mur de sa chambre.

Un épisode efficace mais un peu mécanique. La nouvelle assistante du Docteur est à croquer, le nouveau Docteur est convaincant. Nul doute donc, que le couple d'acteurs vedettes est à la hauteur de sa tâche. Il est cependant moins évident de juger la nouvelle production (haute définition s'il vous plaît), qui délivre le quota d'action, d'effets spéciaux, de fantasmagories et de références à l'univers de Doctor Who, mais à laquelle il semble manquer une âme et quelque chose de plus passionnel.

Etonnament les allusions systématiques et parfois lourdes aux sexualités alternatives chères à Russel Davis, le précédent producteurs finissent par manquer, en particulier quand les blagues méchantes se succèdent sur les Ecossais ou autres, ou encore lorsqu'après nous avoir allumé avec la mini mini jupe d'Amy (ou selon les goûts, le strip tease intégral hors champ du Docteur) la réalisation passe complètement sous silence un érotisme de bon ton et bon enfant qui aurait rendu les choses moins insipides.

La série est en cours de diffusion, donc tout peut encore s'arranger.

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***Fin de l'article***

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