EN AMERIQUE

 

Revenons à bord Voyager avant d'épiloguer sur les fins de saisons.

 

The Oméga Directive raconte comment Janeway accepte de rompre une directive de secret absolu de la Starfleet, afin de maximiser l'efficacité de son équipage pour contrer une menace galactique : la présence d'un rayonnement résultant d'une expérience extraterrestre catastrophique pour obtenir une source d'énergie quasi inépuisable a en effet activé un programme dormant dans l'ordinateur de bord. L'événement, c'est que Janeway se rend (pour la première fois ?) à l'avis de son premier officier. Le côté relatif, c'est qu'elle n'en est pas à sa première violation des directives de la Starfleet. L'épisode lui-même n'est pas extraordinaire.

Unforgettable met en scène la tentative d'asile d'une jeune extra-terrestre à bord du Voyager. Celle-ci débarque en prétendant que Chatokay et elle s'aiment d'une tendre passion. Chatokay n'en a aucun souvenir et pour cause, puisque la race de l'extra-terrestre a pour particularité de sortir de la mémoire des êtres pensants dès qu'elle n'est plus présente à leur esprit. Pour compliquer le tout, la culture en question interdit tout contact avec une autre culture et poursuit ses déviants en effaçant toute trace électronique de leur présence. C'était le moment de sortir le Kodack... hum. Ça aurait pu être bien, mais ni la réalisation, ni le scénario n'exploite les possibilités de cette idée. Le résultat est quelconque et je n'ai pas pu un seul instant partager les émotions des héros (Chatokay ? Des émotions ?).

Living Witness fut un choc pour moi : soudain Janeway a une personnalité — et une perruque qui lui va Idem pour le reste de l'équipage (pour le peu qu'on les aperçoit). Version Dominatrix aux gants de cuir selon la vision historique quelque peu révisionniste d'une civilisation en proie à des luttes raciales, la Janeway de Living Witness démontre qu'à un moment la production de Voyager a loupé le coche — mais qu'il suffirait de pas grand chose (un bon scénariste ?) pour le récupérer, à condition de se battre contre l'inertie de trois-quatre saisons approximatives.

L'épisode lui-même où le Docteur Holographique (ou plutôt sa copie de secours) est utilisé comme preuve historique deux cent ans après les faits — et sert en réalité de détonateur à une rébellion rate de peu le magistral : pour ne pas être allé assez loin dans la caractérisation des protagonistes extra-terrestres, pour ne pas avoir assez marqué les traits du mécanisme culturel décrit (égalité de principe, inégalité de fait), de ne pas avoir assez outré l'horreur de la haine raciale. Encore une fois sont en cause une réalisation et un scénario qui jouent sur la sécurité, avec cependant de beaux effets d'imbrications (un récit dans le récit qui est lui même dans un récit etc). A voir.

One raconte comment Seven se retrouve seule à bord avec entre les mains le destin de l'équipage alors qu'elle-même est poussée au seuil de la folie par sa peur panique de la solitude. Une bonne idée — le contre-coup de l'éducation au sein du collectif — mal exploitée dans les détails, grossièrement engagée (les scènes quasi gore où l'équipage de Voyager réalisent qu'ils sont irradiés par une nébuleuse en constatant le résultat sur leur peau), joliment conclue cependant. Malgré tous les défauts que je continue de relever, Voyager ne s'en sort pas si mal. Pourvu que ça dure.

 

DV6C

 

(Rubrique réalisée avec le concours de Cathy Pulcinelli)

 

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