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Westworld, le film de 1973 de Michael Crichton
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par David Sicé
Comme des milliers d'autres clients fortunés, John Blane (James Brolin) et Peter Martin (Richard Benjamin) s'apprêtent à séjourner dans le parc d'attraction de Delos. Si ce n'est pas la première visite de Blane, Martin, lui, s'émerveille de tout : débarquant de l'aéroglisseur qui leur a fait traverser le désert qui isole complètement le parc du reste du monde, il découvre ses premiers robots, à savoir des hôtesses qui les aiguillent vers les mondes dans lequels ils peuvent séjourner - le moyen-âge, l'antiquité romaine et le monde de l'Ouest américain, leur destination. Martin est surpris du réalisme des robots, qu'on ne peut distinguer des humains que par leurs mains imparfaites. Il est surpris, et inquiété, par le réalisme du colt qu'on lui remet : ce sont de véritables balles qu'il va tirer - et pourtant tout le monde le répète : il n'y a aucun danger, le parc ne prend aucun risque.
Sous les mondes de Delos, en effet, tout un personnel d'ingénieurs s'affairent à mettre en scène les prétendues bagarres, duels et autres attaques de la banque - puis il leur faut réparer les robots constamment criblés de balles ou accidentés. Martin, encore fragilisé par son récent divorce, réapprend à se défouler, et dès son arrivée, à l'honneur d'abattre une première fois l'homme en noir (Yul Brynner), un tueur à la gâchette facile - et après un tour au bordel, il abat une seconde fois l'homme en noir. L'illusion fonctionne à merveille et Martin jubile, sans savoir que la machine à rêver se détraque, petit à petit, autour d'eux, sans que les maîtres d'oeuvre du parc d'attraction ne réalisent pourquoi, ni à quel point.
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*** Pour adultes et adolescents***
Westworld // Mondwest est de la science-fiction de qualité, comme on n'en voit simplement pas aujourd'hui, c'est à dire écrite par quelqu'un (Michael Chrichton) qui a effectivement lu les nouvelles et romans les plus emblématiques des années 1930 à 1960. Aujourd'hui, Mondwest frappe par son actualité, malgré le côté année 70/80 : à sa sortie, cela ressemblait surtout à une satire pour adulte des parcs Disney, mais aujourd'hui, le film frappe non seulement par le comportement des héros "con-sommateurs" - seulement là pour profiter d'une technologie qui leur permet tout, et complètement ignorants des compétences et des savoir-faire qui leur permettrait de survivre à la réalité - mais également par celui des artisans de mondwest, qui ne maîtrisent rien, ne recherchent que le profit et se moquent des conséquences jusqu'à ce qu'il soit trop tard - pour le client, puis pour eux.
Les joueurs en ligne seront peut-être aussi frappé par le fait que le monde de Mondwest n'est rien d'autre que leur univers virtuel, avec ses quêtes basiques orchestrées par des "maîtres de jeux", juste pour vous éviter l'ennui et vous faire cracher le fric. Face à de vrais barbares ou un bug du réseau, les aventuriers de la console ont toutes les chances d'être aussi dépourvus de moyens et pathétiques que les héros du film, alors que pendant tout le temps du jeu, ils auraient pu, par exemple, apprendre à lire des livres sans image ou à changer le monde réel...
Les effets spéciaux ont vieillis, et le sang n'est pas très réaliste. En revanche, s'il s'agit de mettre le feu à quelqu'un, nous sommes à l'époque où on le fait pour de vrai, et c'est beaucoup plus impressionnant que la version After Effect. On notera que Yul Brynner parodie son rôle dans les Sept Mercenaires, le western classique et culte lui-même adapté des Sept Samuraïs.
Le film aura une suite, Futureworld - et une série télévisée dérivée en 1980, Beyond Westworld.
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20130305MAR : Sortie BR US de Westworld (1973) de Michael Crichton avec Yul Brynner
Le Blu-ray américain, multi-régions, lisible en France, piste française incluse.
Image : Correcte à bonne - 1080p 2.40:1 : Le format d'image est franchement différent de l'édition française. Les premières scènes (la publicité, l'hoovercraft) sont toujours limites. Le cadrage du film n'est pas le même (il manque de l'information à droite, plus en haut et en bas). Dans les deux cas, le format original du film n'est pas respecté. Le détail de l'image m'a paru meilleur dans l'édition française, probablement la faute à l'anti-bruit, la compression et/ou le recadrage (l'édition américaine est dézoomée par rapport à l'édition française). La colorimétrie de l'édition américaine semble plus rouge et plus vive, mais les parties claires de l'image (sable de la rue) paraissent trop claires. Je préfère la colorimétrie de l'édition française qui parait plus naturelle et moins brûlées.
Son : Bon. Anglais DTS HD MA 5.1. : La sensation d'immersion, de puissance et de détail du son est bien meilleure que l'édition française. Version française et sous-titres français disponibles. Egalement fournis la piste allemande, italienne, espagnole castillane, espagnole latine, avec tous leurs sous-titres, plus les sous-titres coréens (!).
Bonus : Très corrects. Le making of d'époque en format 4/3 non restauré (couleurs délavées; coups et rayures à l'mage ; distorsions). Les sous-titres français sont disponibles ; le pilote de la série télévisée Beyond Westworld en 4/3 Définition standard (couleurs fades, coups à l'image, lignes pixellisées) apparemment en stéréo, sous-titré en français.
L'édition américaine a des bonus que n'a pas l'édition française, un bien meilleur son mais une image un peu inférieure tant du point de vue des détails fins (grain de la peau) que de la colorimétrie (parties claires de l'image limite brûlées). Il s'avère que dans les deux éditions, le film n'a pas été correctement recadré par les éditeurs, l'éditeur français a zoomé dans la pellicule et l'éditeur américain a coupé le côté droit.
Conclusion : aucune édition n'est entièrement satisfaisante, l'édition américaine est plus complète et a le meilleur son, l'édition française a la meilleure image du point de vue des détails et couleurs. La version américaine est plus longue de 3 minutes, peut-être parce qu'elle est projetée à la vitesse originale de 24 images seconde, tandis que la version française serait projetée à 25 images par seconde.
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20120403 : Sortie BR FR de Westworld (1973) de Michael Crichton avec Yul Brynner
Le Blu-ray français, région B, lisible en France.
Image : Correcte - 1080p 2.39:1 : très bonne lorsque les scènes sont bien éclairées, notamment lors des extérieurs ; seulement bonne pour les scènes en intérieur ; médiocre chaque fois qu'il y a des fonds projetés ou d'autres trucages vidéos. Dans l'ensemble, la projection est agréable, voire occasionnellement impressionnante car à l'époque, il n'y a pas d'images de synthèse.
Son : Correct. Anglais DTS HD HR 5.1. L'immersion n'est pas spectaculaire, le son des voix parait daté. Le son est cependant suffisamment puissant et bien détaillé pour que la projection demeure agréable. Piste française de qualité identique fournie, avec des sous-titres français.
Bonus : Aucun.
Attention, le blu-ray n'est pas lisible sur certains lecteurs blu-rays (par exemple les LG de 2010, Sony multirégions de la même époque), sans doute pour cause d'une architecture exotique ou d'un nouveau système anticopie. Le menu est granuleux.
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20111030 : Sortie BR AU de Westworld (1973) de Michael Crichton avec Yul Brynner
Le Blu-ray australien, région B, lisible en France.
Image : Médiocre - 1.85:1, 16/9ème couleur ; aucun détail fin avec passages plus granuleux que d'autres. Ressemble à une simple mise à l'échelle. Des petites palpitations localisées dans l'image d'au moins une scène (cabine de pilotage de la fusée juste avant le décollage, vers le centre du décor). Les couleurs sont légèrement passées, c'est comme regarder un DVD correct.
Son : Dolby Stéréo Anglais - localisé dans la bulle avant, légèrement daté mais correct. Aucun sous-titres.
Bonus : Aucun. Noter que le film ne reprend pas au point de pause quand on l'arrête.
Verdict : une édition bâclée, un transfert sans intérêt.
Futureworld est la suite de Westworld, avec un parc d'attraction plus varié et plus grand. C'est encore une série B, avec un scénario à tiroirs mais prévisible. C'est loin d'être la pire suite que j'ai vu d'un film à succès, et les robots continuent de fasciner et d'émerveiller, avec une débauche de figurants et de costumes. L'un des problèmes du film par rapport à l'original est que Futureworld n'est pas aussi réaliste, donc horrifique. Artistiquement, il n'y a pas de vision : la production visse son boulon, mais sans cracher dans la soupe.
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20000822 : Sortie DVD US de Westworld (1973) de Michael Crichton avec Yul Brynner
Le DVD américain région 1
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195740227MER : Sortie CINE FR de CINE US de Westworld (1973) de Michael Crichton
avec Yul Brynner
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19731121VEN : Sortie CINE US de Westworld (1973) de Michael Crichton
avec Yul Brynner
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***Fin de l'article***
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