Star Wars - La guerre des étoiles, le film de 1977 de George Lucas, avec Marc Hamill, Harrison Ford, Carry Fisher

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Star Wars, le film de 1977 de George Lucas

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par David Sicé

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Il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine...

C'est une période de guerre civile. Des vaisseaux spatiaux rebelles, frappant à partir d'une base cachée, ont remporté leur première victoire contre l'empire galactique maléfique. Durant la bataille, les espions rebelles ont réussi à dérober les plans secrets de l'arme ultime de l'Empire, l'Etoile de la Mort - une station spatiale fortifiéee avec suffisamment de puissance de feu pour détruire une planète entière. Poursuivie par les sinistres agents de l'Empire, la princesse Leia (Carrie Fisher) rentre chez elle en hâte à bord de son vaisseau stellaire, gardienne des plans volés qui pourraient sauver son peuple et rétablir la liberté dans la galaxie...

Le vaisseau de la princesse Leia étant rattrapé puis abordé par Darth Vader (David Prowse), celle-ci cache les plans dans un robot de service, R2D2 (Kenny Baker), auquel elle ordonne de descendre sur la planète désertique voisine. Celui-ci, rejoint par un robot protocolaire C3-PO (Anthony Daniels), a tôt fait d'être capturé par des récupérateurs de robots, et ils sont revendu à un fermier, l'oncle de Luke Skywalker (Mark Hamill), un apprenti pilote qui ne rêve que de quitter la planète. En voulant réparer le robot de service, Luke active l'appel au secours de la princesse Leia, et reconnait le nom d'Obi Wan Kenobi, un ermite vivant dans les montagnes voisines. Le robot de service tente alors de rejoindre Kenobi (Alec Guinness) et Luke doit le poursuivre, flanqué du robot de protocole. Sans le savoir, il échappe ainsi au massacre de sa famille par les forces de l'Empire. Kenobi l'emmène alors jusqu'à l'astroport, pour qu'ils embarquent avec les robots à bord du vaisseau stellaire d'un trafiquant notoire, Han Solo (Harrison Ford).

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* Pour adultes et adolescents*

Star Wars à l'origine est un film de série B, reprenant avec les moyens des années 1970, la formule déjà en vogue dans les années 30 à 60, une époque où les films ou serial de Space Opera se sont multipliés jusqu'à un nombre qui paraîtrait incroyables pour le spectateur d'aujourd'hui. Lucas va rafler les visuels des couvertures des pulps, mais surtout ceux des bandes dessinées européennes (Valérian de Mézière et Christin est notamment copié collé - comparez par exemple le Falcon Millénium avec le vaisseau spatio-temporel de Valérian, qui le précède de nombreuses années), qui s'étaient mises à circuler à cause du projet d'Alexandro Jodorowski d'adapter le roman Dune de Frank Herbert : pour convaincre les studios et les distributeurs, Jodorowski fait circuler les somptueux dessins de Giger et Moebius, et la manne des magazines européens Metal Hurlant et Pilote tombera droit dans la cervelle trop rarement pourvue d'imagination de l'industrie du cinéma américaine.

Ce qui ne veut pas dire que le génie ne rôde pas dans la production de Star Wars, mais lorsque George Lucas raconte qu'il avait tout prévu et écrit "Guerre et Paix" dans les étoiles, vous n'êtes pas forcé de le croire, car à l'écran, nous sommes bien loin du compte. La direction artistique assure, les effets spéciaux assurent (Frank Oz !), et Lucas est certainement à saluer pour réussir, dès la première version du film, un pur divertissement, un film d'aventure et d'évasion comme il va abonder dans les années 1980, en travaillant avec des studios qui n'avaient rien compris, et le laisse s'approprier la totalité des droits dérivés, qui vont alors rapporter une fortune.

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J'ai bien dit, dès la première version... Car l'histoire du film va prendre un tour révisionniste assez hideux lorsque la possibilité de truquer numériquement les films monte en puissance dans les années 1990 : Non seulement Lucas a bloqué la production de nouveaux films Star Wars après trois épisodes (l'explication va varier au fil des années) et malgré sa promesse d'en faire 9 au total, - tout simplement parce que sur cette franchise, il préfère gagner des sous plutôt qu'en investir - mais il va altérer et le montage, et l'image des films originaux : d'abord pour la ressortie des trois premiers films, et ce jusque pour la sortie du Blu-ray, où les films sont encore une fois dénaturés, sous prétexte de les améliorer. Les politiques et les majors peuvent se gargariser au sujet de la protection du droit d'auteurs, mais prenez-le temps d'imaginer juste un instant jusqu'où pourrait aller la défiguration d'un film sous prétexte de l'améliorer, et demandez-vous ensuite pourquoi les spectateurs et acquéreurs des copies du film original n'auraient aucun droit à revoir ce film dans son état original.

Lucas est clairement un mauvais scénariste quand on considère la totalité des films dont il s'est mêlé du scénario. Comment quelqu'un de sa carrure a-t-il pu rester mauvais scénariste? je ne le comprendrai jamais. Lucas aime aussi garder le contrôle, et cela se comprend, mais si c'est pour barrer les univers fictionnels dans des directions plus médiocres, c'est bien dommage.

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Un autre point inquiétant de la franchise Star Wars, c'est comment elle cannibalise et surtout tente de s'approprier la totalité du domaine du Space Opera : Lucas accusera les auteurs de Battlestar Galactica de plagiat, dressant une liste d'idées volées. Il se calmera seulement quand on lui renverra par courrier judiciaire la liste d'idées qu'à ce compte, il avait volées dans les films précédents du studio rival : les idées sont libres, bien qu'il se trouve toujours des vendus aux plus riches pour proclamer le contraire. Ce qui n'empêche pas Lucas de bourrer à craquer ses films et produits dérivés de décors, personnages et engins sortis des romans, bandes-dessinées, magazines et films d'avant les années 60, et de tous les noms exotiques articulables, afin de poser son copyright dessus une fois son armée de créatifs exploités sans avoir jamais généré de droits d'auteurs pour eux-mêmes : la réalité étant que lorsque vous posez des copyrights sur tout ce qui peut ressembler à du Space Opera, vous préparez surtout une entreprise d'intimidation judiciaire vis à vis des futurs auteurs de Space Opera.

Lucas, comme les actionnaires de chez Disney et tant d'autres d'ayant-droits sont aussi apparemment les responsables de la destruction programmée du Domaine Public : les films Star Wars comme les personnages emblématiques de chez Disney auraient dû mécaniquement tomber dans le domaine public 25 ans après leur création selon les règles initiales du Copyright, car le principe en était de n'accorder qu'une protection limitée, afin que les auteurs ne se contentent pas de vivre de leurs rentes et vampiriser l'économie - afin de faire en sorte que la production de richesse soit continue, et que de nouvelles générations d'auteurs puissent y contribuer et vivre de leur art eux aussi. Ce qui se passe désormais est de la confiscation systématique de la culture du monde entier par une clique, qui n'a plus rien à voir avec les auteurs des oeuvres confisquées.

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Et voilà donc Star Wars, un joyau de l'aventure ciselé à grand peine par George Lucas, visiblement un passionné de Pop Culture, né de toutes les oeuvres des auteurs qui l'ont précédé, et bien parti pour stériliser et éliminer tous les auteurs du futur, par le jeu des cessions de copyright à des actionnaires seulement intéressés par le plus grand profit qu'ils pourront dégager sans avoir à produire de nouvelles richesses, juste en faisant de l'argent avec de l'argent. Espérons donc que ce futur-là ne se réalisera pas, et qu'un nouvel espoir surgira pour de vrai dans un monde où l'univers de Star Wars pourra croître sans faire barrage aux nouveaux auteurs. Ce n'est pas gagné.

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Le site officiel Starwars.com (en anglais)

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20110914 : Sortie CINE FR de Star Wars (1977)

Coffret 3 blu-rays (3 films, aucun bonus) français multi-régions

Image : Excellente mais censurée - non seulement les versions originales ne sont pas fournies, mais en plus les films sont encore modifiés par rapport aux nouvelles éditions, et pas avec finesse. Par exemple, une texture de rocher de synthèse recouvre R2D2 pour rendre plus plausible sa tentative de se cacher dans une enfractuosité. Non seulement l'image originale de qualité est détruite au 3/4, mais en plus, difficile d'expliquer ensuite comment R2D2 a pu reculer derrière un tel obstacle. Sans doute la fonction "traverser les rochers de synthèse".

Son : Excellent mais censuré - la bande son a été modifiée, à nouveau grossièrement, en rajoutant par exemple un cri de bête à l'arrivée d'Obi Wan Kenobi, ou encore un "Nooooooooooooooooooon !" ça et là. Non seulement c'est risible, mais cela pose la question de qu'est-ce qu'on fera dire aux acteurs d'alors à la prochaine édition.

Bonus : Amputés. Les bonus de la première trilogie sont seulement dans le coffret de l'intégrale : quelqu'un a essayé de vous forcer à acheter la nouvelle trilogie... Il vous restera toujours les commentaires audio, sans doute trop coûteux à séparer des films lors du pressage.

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Au total, un véritable crève-coeur : si la qualité du blu-ray ne fait aucun doute, la projection est un supplice, insinuant constamment le doute si, comme moi, vous aviez déjà vu le film dans ses versions originales et nouvelles éditions.

Ce qui m'écoeure particulièrement est la censure des scènes censées "trop violentes", comme Han Solo qui abat le chasseur de prime avant que ce dernier ait pu dégainer, ou l'attaque du poste de surveillance lorsque Han Solo et Luke s'en vont délivrer Leia. Cette dernière scène, je l'ai vue des centaines de fois parce qu'elle était inclue dans un jouet qui permettait de visionner en super-8 des montages des films à succès du moment. Quand, dans le même temps, Lucas maintient toutes les scènes à monstres, ses critères d'un spectacle violent ou pas paraissent particulièrement hypocrites.

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