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Hugo Cabret, le film de 2011 d'après Brian Selznick
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par David Sicé
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Hugo Cabret (Asa Butterfield) est un jeune orphelin qui vit dans les murs d'une grande gare parisienne dans les années 30. Alors qu'il tente de voler à un marchand de jouets (Ben Kingsley) de quoi réparer l'automate hérité de son père, il se fait confisquer le carnet de consignes par le marchand, qui prétend de brûler l'objet. Hugo suit alors la jeune fille du marchand (Chloé Moretz) et obtient d'elle qu'elle sauve le carnet.
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Martin Scorsese, cinéaste vétéran, s'attaque à la 3D et à un chef-d'oeuvre du livre pour la jeunesse, le formidable et magique L'Invention d'Hugo Cabret, de Brian Selznick. Si Scorsese a tout compris à la 3D (en veillant notamment à toujours remplir l'atmosphère de chaque plan), il adapte littéralement (à au moins un personnage près et quelques péripéries) le roman - littéralement, c'est-à-dire, sans s'occuper de restituer les incroyables effets de narration que Selznick réussit à travers son roman illustré, comme autant de tours de magie.
La reconstitution des courts métrages de Méliès était attendue, et largement à la portée de Scorsese : dans une scène, on visite les studios de Méliès alors pourquoi ne pas avoir refait en 3D, haute définition et en couleur le Voyage dans Lune, et même la scène si fameuse de Safety Last où Harold Lloyd est suspendu à une horloge. A plus de 10€ le ticket, nous payons très cher aujourd'hui pour être aussi émerveillé que les premiers spectateurs de Méliès.
Au-delà, Scorsèse tantôt trébuche sur ses effets spéciaux, dans la scène de l'incendie, qui parait bâclée et ridicule, tandis qu'il en réussit d'autres. Toutes les scènes dédiées aux figurants de la gare et au brigadier ralentissent le film, et donnent l'impression que Scorsèse joue la montre tant qu'il le peut.
Incidemment, le choix d'Asa Butterfield (le jeune Mordred dans Merlin) comme héros est discutable : si lui, comme les autres, jouent correctement, dans les limites du scénario, il n'a l'air ni attachant, ni astucieux, ni tant émerveillé que cela.
Enfin, Scorsèse joue la carte du Paris de carte postale de Noël, pensant, je suppose, parvenir à restituer l'émerveillement des illustrations du roman. Sauf que dans le roman, Selznick l'illustrateur-conteur joue sur les textures extrêmement détaillées, osant des zooms sans limites, ce qui suggère la carte de la haute-définition et de l'hyperréalisme. Au contraire, dans le film, tout parait voilé, gommé, et parfois désaturé - et à plusieurs moments, on a vraiment l'impression d'avoir été forcé d'acheter un ticket pour le sinistre Polar Express de Zemeckis.
Bref, Hugo (Cabret, l'Invention de) est une demi déception, réalisée avec savoir faire, mais sans génie, hélas, et avec un problème de rythme.
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Ici le site officiel en anglais
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20111228MER : Sortie FR de Hugo Cabret de M. Scorsese avec A. Butterfield et C. Moretz
d’après B. Selznick.
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20111123VEN : Sortie US de Hugo Cabret, de M. Scorsese, d'après B. Selznick.
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***Fin de l'article***
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