2012
Le film de 2009 de Roland Emmerich.
En 2009, un chercheur hindou découvre que la réserve d'eau enterré au plus profond de la terre pour capturer des neutrinos est entrée en ébullition. C'est pour lui la preuve que les couches inférieures de la croûte terrestre se réchauffent à cause des bombardements de neutrinos de plus en plus intenses venus de l'espace. Cela implique tout simplement la fin du monde. La découverte est communiquée aux principaux chefs d'états qui, dans le plus grand secret, organisent la construction d'arches à 1 milliard d'Euro la place et le remplacement par des copies des oeuvres d'art les plus précieuses. Personne ne songe à alerter la population, en tout cas pas avant que les privilégiés aient rejoint les arches. En 2012 apparaissent des fissures de tension à la surface des zones les plus exposées sismiquement. Jackson Curtis (John Cusack), un écrivain de science-fiction dont le premier roman a floppé et qui est devenu chauffeur de limousine, emmène ses enfants pour le week-end dans la réserve de Yellow Stone. Il découvre avec surprise que le lac de sa jeunesse a disparu et il est interpellé puis relâché par les militaires, qui ont construit sur place une base d'observation en cours d'évacuation. Curtis est encore plus surpris de trouver en le responsable de l'opération Adrian Hemsley (Chiwetel Ejiofor) un fan de son roman, dont l'idée maîtresse est que dans l'adversité, l'humanité montrera solidarité et bonté. Hemsley libère Curtis et sa famille sans délai. La nuit tombée, Curtis fait la connaissance d'un animateur radio amateur complètement allumé, Charlie Frost (Woody Harrelson) qui raconte à qui veut l'entendre qu'une conspiration internationale cache à la population la fin du monde et élimine ceux qui veulent révéler que des arches sont construites pour sauver uniquement les plus riches. Frost prétend avoir une carte qui indique l'emplacement des arches. Le lendemain, l'ex épouse de Curtis manque de tomber dans une faille de tension énorme qui a traversé Los Angeles. En conséquence, elle exige que Curtis ramène leurs enfants. Celui s'exécute, et de retour, reçoit l'ordre inattendu de conduire d'urgence les enfants d'un milliardaire russe à l'aéroport où ils s'envoleront pour Las Vegas. En montant dans l'avion, l'un des gamins insupportables se moque de Curtis en lui disant qu'il allait crever parce qu'il n'avait pas de billets. En entendant cela, Curtis tilte : il donne sa montre à un pilote pour retenir un petit avion pour lui et sa famille et téléphone à son ex-femme pour lui dire qu'ils doivent immédiatement partir de Los Angeles. Son ex-femme refuse de le croire, alors que le gouverneur annonce à la télévision que tout est rentré dans l'ordre du point de vue sismisque. Curtis a à peine garé sa limousine devant la maison qu'une énorme détonation retentit - et toute la côte californienne commence à glisser vers la mer dans un cataclysme simplement inimaginable. *** Basé sur une soit-disant prédiction Maya aux prémisses contradictoires dans les termes (le calendrier perpétuel maya aurait une fin qui annoncerait la fin du monde, alors qu'un calendrier perpétuel n'a par définition, jamais de fin) et sur une base scientifique établie mais peu populaire (les bombardements de neutrinos font enfler la Terre - cependant certainement pas au point de l'anéantir dans l'année), 2012 est un film catastrophe classique par son scénario prétexte à visiter au plus vite tous les endroits où il se passe quelque chose d'impressionnant à voir. Et pour être impressionnant, cela l'est : tambour battant, Emmerich met en scène la destruction... de tout. Même si par quantités de petits détails cette apocalypse tient plus du cartoon que du documentaire, le résultat est suffisamment bluffant pour vous mettre mal à l'aise et s'imprimer durablement dans votre mémoire. Du point de vue du parti pris, Emmerich parait encore plus désabusé quant à la valeur morale des grands de ce monde : le président des états-unis, un personnage commun à ses trois films catastrophes Independance Day, The Day After Tomorrow et 2012 est tombé du héros absolu à l'incapable absolu au complice du massacre si honteux de son geste qu'il choisira de se laisser mourir aux côtés de ceux qu'il a condamné. Car à l'évidence il était bien possible - en tout cas à ce degré de réalisme - d'échapper à des tsunamis hauts comme l'Himalaya, ne serait-ce qu'au moyen de dirigeables et autres radeaux soulevés à l'hélium, quitte à n'en redescendre que pour brouter de la savane et pêcher du poisson mort. Contrairement à ce qui a pu être affirmé, le scénario de 2012 tient plus la route que l'immense majorité de la production cinéma et télévisée actuelle, que le souci de cohérence et la compétence n'a jamais étouffé. Les fils lancés sont habilement reliés, et question humour possiblement déplacé, beaucoup de témoins de catastrophe à moyenne et grande échelle font bien pire parce que l'humour y compris noir est vital quand il s'agit de supporter l'horreur d'une hécatombe. Emmerich fait par ailleurs directement référence au film catastrophe clé de l'histoire du cinéma, L'aventure du Poseïdon - l'original, pas le remake. A mon humble avis, 2012 fera date dans l'histoire du cinéma. Comme tous les films catastrophes réussis, c'est un révélateur des évolutions de notre époque, même cartoonesque et pop-cornesque à souhait. Il est notamment piquant de constater qu'Emmerich est passé de la dénonciation d'un réchauffement climatique global à celui d'un mensonge et d'une corruption généralisée des autorités de la planète, fussent-ils au prix de la survie de la quasi totalité de la population. 2012 est en tout cas un grand spectacle, qui en donne enfin pour son argent au spectateur qui paye son ticket et son DVD / Bluray. A condition bien entendu que la copie du film ne soit pas dégradée, comme cela a été le cas lorsque j'ai vu ce film au cinéma.
Ici le site officiel du film 2012 en français. Ici le site officiel du film 2012 en anglais.
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