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SERENITY : LE FILM

 

La Terre. Salie. Balafrée. Brûlée. De petites bulles de lumière éclataient le long de la Californie. Puis apparurent les premiers cargos interstellaires, qui montaient de la surface pour s'enfuir à travers l'espace.

"La Terre qui fut ne pouvait plus abriter notre population, si nombreuse. Nous trouvâmes un nouveau système solaire : des douzaines de planètes, et des centaines de lunes. Chacune fut terraformée - des dizaines d'années durant - pour accueillir la vie humaine. Pour être de nouvelles terres. Les Planètes Centrales furent les premières colonisées et représentent la civilisation à son apogée. La vie sur les planètes extérieures est plus primitive, et difficile. C'est pourquoi les Planètes Centrales formèrent l'Alliance, afin que chacun puisse profiter du confort et de la lumière de la vraie civilisation. Voilà pourquoi nous fîmes la Guerre de l'Unification."

La maîtresse d'école passa devant l'écran vidéo géant. Ils étaient une douzaine d'élèves, d'environ douze ans de moyenne d'âge, assis à de petites tables équipées d'un écran tactile. La classe se tenait sous une tente élégante, tendue au milieu d'un jardin public verdoyant, à travers déambulaient des passants insouciants.

"Je ne comprends pas, intervint un petit garçon. Pourquoi les Indépendantistes ont voulu nous combattre ? Pourquoi n'auraient-ils pas voulu être plus civilisés ?"

"C'est une bonne question, répondit la maîtresse d'école : quelqu'un veut-il répondre à cela ?"

"On dit qu'ils sont cannibales," fit une petite fille.

"Seulement les Reavers," répondit un autre petit garçon.

"Ils ne sont pas réels," déclara une autre petite fille.

"Total réels qu'ils sont, répondit le second garçon : Ils attaquent les colons de l'espace. Ils les tuent et mettent leurs peaux et les violent pendant des heures et des..."

"BAI-tuo, AN-jing-eedyen !" intervint la maîtresse d'école. Plus calme, elle reprit : "C'est vrai qu'il y a des... dangers sur les planètes extérieures. Alors continuons sur l'idée de Borodin. Avec toute la sécurité et les avancées médicales que nous pouvions apporter aux indépendantistes, pourquoi se seraient-ils battus autant ?"

La petite fille assise au dernier rang répondit : "On dérange."

La maîtresse était surprise : "River ? Shuh-MUH ?"

La petite fille avait le regard ailleurs. Elle écrivait d'une main et sélectionnait des idéogrammes sur son écran tactile de l'autre avec un stylet. Elle semblait beaucoup plus jeune que les autres.

"Les gens n'aiment pas qu'on se mèle de leurs affaires. On leur dit ce qu'il faut faire, quoi penser, arrête, bouge pas. On est chez eux, et dans leur tête, et on n'a pas le droit. Nous dérangeons."

La maîtresse attrapa gentiment le stylet de la petite fille : "River, nous ne disons pas aux gens quoi penser. Nous essayons juste de leur montrer comment."

Et elle planta sauvagement le stylet en plein dans le front de la petite fille.

River n'avait que seize ans - et elle était attachée au milieu d'un laboratoire ultra-secret. Hagarde. Echevelée. Le technicien venait de lui planter une seringue en plein front. La drogue se répandait directement à travers ses lobes préfrontaux. Derrière, un écran affichait les ondes cérébrales de la jeune cobaye.

"Elle fait un rêve," indiqua le second technicien.

"Un cauchemar ?" répondit le premier technicien.

"Amplifions-le," ordonna le docteur : Delcium, huit unités."

Le docteur se tourna vers un homme jeune, à l'allure sinistre, qui se tenait dans le coin le plus sombre du laboratoire. Il tenait dans sa main ganté une insigne en forme d'aigle.

"Voyez-vous, nos meilleurs résultats sont obtenus durant leur sommeil. Nous pouvons observer et diriger leur inconscient, implanter des suggestions...", commentait le docteur, tandis que la jeune fille entrait en convulsions.

Le jeune homme sinistre s'avançait à pas lents.

"C'est un peu inquiétant, mais les résultats sont spectaculaires. En particulier ici. River Tam est un peu notre star."

"A ce qu'on m'a dit," repondit le jeune homme sinistre.

"C'est un génie. Ses capacités mentales sont extraordinaires, même avec les séquelles."

"Parlez-moi en."

"Hé bien, répondit le docteur, à l'évidence, elle est instable. Les lobotomies augmentent la réception sensorielle, mais destabilisent la perception du réel. Cela se traduit par une quasi schizophrénie... qui à ce point est le prix à payer pour la télépathie."

Le jeune homme sinistre s'approcha de la cobaye : "Qu'avons nous à faire d'une télépathe si elle est folle ?"

"Inutile de vous rappeler le potentiel militaire d'une personne qui lit dans les pensées. Et elle a ses phases de lucidité. Nous espérons améliorer... Excusez-moi, Monsieur, mais j'ai à vous demander la raison de cette inspection."

Le jeune homme sinistre se retourna : "Est-ce que je vous rends nerveux ?"

Le docteur répondit : "Des membres clés du Parlement ont personnellement observés ce sujet. On m'a dit que leur soutien pour ce projet était unanime.. La démonstration de ses pouvoirs..."

Le jeune homme sinistre revint à la cobaye : "Comment est-elle physiquement ?"

"Comme rien que nous n'ayons vu. Tous nos sujets sont conditionnés pour le combat, mais River... c'est une créature d'une grâce extraordinaire."

"Oui, répondit le jeune homme sinistre. Elle a toujours aimé dancer."

Le docteur fronça les sourcils. Le jeune homme sinistre posa aussitôt un genou à terre et frappa violemment son insigne d'aigle contre le sol. Le bout du batonnet partit à toute vitesse en direction du plafond du laboratoire et explosa en une onde circulaire bleu électrique - qui traversa le crâne des deux techniciens et du docteur. Les trois hommes s'écroulèrent, inconscients.

Le jeune homme s'empressa d'enlever la seringue du crâne de la cobaye, et, tout en la détâchant de son fauteuil de métal, il appela : "River, debout, vite, c'est Simon. River. C'est ton frère. Debout."

La jeune fille se mit à bouger. Le dénommé Simon se débarassa de son uniforme. Il avait une tenue de médecin cachée dessous. Soudain, River était debout à ses côté. Il ne l'avait pas vue se relever.

"Simon." fit la jeune fille. Ils étaient nez à nez. "Ils savent que tu es là."

 

Traduction et adaptation : David Sicé

Tous droits réservés Universal Studio, Joss Whedon

 

 

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