H+ Humanity Plus, la web serie de John Cabrera et Cosimo de Tommaso, avec Alexis Denisov, James Gunn, Hannah Herzsprung

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H+, la web série de 2012 produite par Bryan Singer

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par David Sicé

Une multinationale a proposé partout dans le monde la possibilité de connecter son cerveau directement à Internet ou son équivalent. Les médecins, complaisants, ont installés les implants, sachant pertinemment qu'ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient et que les risques considérables existaient. Et il est apparemment arrivé ce qui devait arriver : l'humanité a dijoncté. Pourquoi, comment et dans quel ordre, personne ne semble le savoir....

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* Pour adultes et adolescents*

...Y compris la production de cette web-serie aux poses étudiées et aux vignettes fluos dont les épisodes semblent aléatoirement disponibles depuis la France.

Très ambitieuse - ou plus exactement très prétentieuse - H+ part d'un sujet intéressant et semble passer son temps à l'esquiver. D'abord, la production joue cash la carte du flash-yoyo (flashback suivi d'un flashforward suivi d'un flash in media rem suivi d'un flash n'importe quoi). En guise d'énigme et à raison de deux à quatre minutes d'intrigue disjointe par épisode aux dialogues énigmatiques en pause fréquente, on peut avancer sans craindre de se tromper que la production d'H+ mise sur la confusion et l'ignorance du spectateur avant d'investir quoi que ce soit dans des dialogues brillants, des intrigues solides ou quelque élément de réflexion que ce soit.

Prenons l'exemple du point de départ : imaginons qu'un jour l'Humanité soit physiquement connectée à l'Internet et soit si rabougri du bulbe qu'elle n'image pas les conséquences d'un virus ou d'un écran bleu à l'échelle de son cerveau. Hé bien ce jour vous ne le verrez apparemment jamais dans H+, parce que la série ne s'occupe que de la panne, pas des superpouvoirs que pourraient procurer une telle connectivité - à peu de choses près, le thème d'autres séries ou films comme Dollhouse (la possibilité de changer de personnalité, d'échanger les corps, de survivre à la mort) ou d'innombrables nouvelles de magazines ou romans de SF (une machine qui s'incarne dans un humain, que sais-je...).

H+ n'a pas non plus apparement l'imagination d'envisager une Humanité qui se muerait en une intelligence collective, à la manière de Red Dwarf (Legion) ou des Borgs de STNG (la version cinobite ultra-limitée). H+ loupe aussi complètement le coche de Matrix et de tant d'autres films ou séries ou romans (une majorité de romans de P.K. Dick) ou nouvelles envisageant une reconstruction de la réalité - augmentée, renversée...

Et s'il faut faire dans davantage d'originalité, H+ n'envisage pas une seule seconde - encore une fois apparemment - une distorsion du point de vue temporel de l'être humain. Or si il y a une fonction qui compte dans un rachis humain (vous savez, l'endroit où ils implantent la connexion), c'est la génération de l'illusion du présent par le cervelet, l'étage juste au-dessus. L'Internet, ce sont des informations qui peuvent voyager à la vitesse de la lumière (électricité oblige). Les nerfs et les neurones - pas vraiment leur tasse de thè, la vitesse de la lumière. Certe, il a bien les microondes, genre ceux de votre téléphone portable, mais aux dernières nouvelles, cela a d'abord pour effet de cuire votre cerveau à petit feu, pas d'en améliorer le fonctionnement.

Bref, il y avait beaucoup à faire et à dire, mais de manière claire, structurée et avec une progression digne de ce nom.

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