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FIREFLY 112 : LE MESSAGE

PROLOGUE

LE TYPE MORT

 

« Nous ne sommes pas seuls ! »

La station spatiale pivotait lentement sur son axe, hérissée d'écrans télévisés géants publicitaires. Sur la coursive principal, le bonimenteur haranguait la foule : « Oubliez ce que vous pensez savoir ! Oubliez ce que votre mère vous disait quand elle vous bordait la nuit. Oubliez les mensonges de notre gouvernement oppressif capitaliste... »

L'homme portait un chapeau haut de forme orné d'un crâne en argent, et un long manteau noir. Il pointait sa canne en direction de l'entrée dans son dos : « Derrière ce rideau se trouve le secret même qu'ils ne veulent pas que vous voyez : la plus étonnante découverte scientifiquede l'histoire de l'Humanité, la preuve d'une vie extraterrestre... »

La plupart des badaux passaient leur chemin. « C'est ça. Allez-y, riez, Monsieur, continuait le bonimenteur, mais ce que vous verrez à l'intérieur de cette salle changera votre vie à jamais ! Ca hantera vos rêves et prendra, oui, votre âme même !

***

De l'autre côté du rideau, dans la chambre plongée dans la pénombre, Simon et Kaylee se tenaient devant la cuve illuminée. Le docteur prit une grande inspiration. « Ouaip, lâcha le jeune homme. C'est un foetus de vache.

– On dirait, répondit la mécanicienne du Serenity . Il semble quand même avoir une affreuse quantité de pattes... »

Simon répliqua en se redressant : « Il a muté.

– Une vache ? A quoi tu le vois ?

– Il est à l'envers, » répondit le docteur.

Kaylee se tordit le cou pour regarder la cuve dans l'autre sens. « Hé ouais. Vache » Elle se redressa. Simon sourit avec fierté : « Ouaip. Et j'en suis de 12 points. »

Kaylee eut un petit rire. Le jeune homme continuait : « Je sais vraiment comment montrer des trucs dégoûtants à une fille...

– Non, c'est... gentil, répondit Kaylee : le pauvre petit n'a jamais vu la lumière du jour. Maintenant, il est dans le show-biz. »

Simon fixa la mécanienne, émerveillé : « Tu te débrouilles pour trouver le bon côté de la moindre des choses... »

Kaylee se tourna vers lui, avec hésitation : « Et puis... on a cette cabine pour nous pour cinq minutes complètes. »

Simon leva les yeux vers la cuve : « Nous ne sommes pas seuls, tu te souviens ?

Kaylee chuchota : « Oh, il ne va pas couaquer ! »

Tous les deux se mirent à rire, doucement. Kaylee lui donna une bourrade affectueuse : « Dis moi plus de bonnes choses sur moi ! »

Simon déglutit. Il n'avait jamais été très à l'aide pour faire des compliments aux filles : « Euh... Hé bien, tu es une sorte de génie quand il s'agit de machines... »

Kaylee se pâmait déjà.

« Tu dis toujours ce que tu penses..., continuait le jeune homme. Et tes yeux sont... »

Il s'interrompit.

« Oui, mes yeux, sont... ? » encouragea la mécanicienne. Simon se frottait l'oeil, détourna le regard, puis revint à elle : « Euh, je ne sais pas comment le dire... », reprit le docteur. Il éclata d'un rire gêné. Kaylee était suspendue à ses lèvres, radieuse. « Et le plus, reprit Simon, c'est que toutes les filles que je connais sont soit mariée, soit professionnelle, ou de ma famille... »

Le sourire de Kaylee s'effaça net. « Alors, continuait Simon : tu es plus ou moins, pour moi, littéralement, la seule fille de l'univers... »

Kaylee était stupéfaite. Simon, presque hilare. La mécanicienne répondit après un temps de réflexion : « Mmm. C'est vraiment une chose ignoble à dire.

– Je plaisantais, assura-t-il.

– Oh non, non, j'ai compris. Vraiment. » Elle ajouta : « Là-bas, sur Osiris, tu avais probablement un tas d'infirmières et de stagiaires qui te grimpaient dessus... Mais ici, au fin fond du tonneau, il n'y a que moi. »

Simon se mit à bégayer : « Non, non, c'est... c'est pas du... , ce n'est même pas... 

– Je suis heureuse, coupa Kaylee, d'être cotée plus haut que Bessie La Crevée. » Et la mécanicienne quitta les lieux en marmonant en chinois. Au même instant, le pilote Wash et son épouse, Zoé Warren, faisaient leur entrée.

« Oh mon Dieu, c'est grotesque ! » s'exclama Wash, toujours aussi théâtral. « Oh, et puis il y a quelque chose dans la bocal, ajouta-t-il en s'approchant avec délectation.

Bessie la Crevée laissa échapper quelques bulles de sa bouche ouverte. Wash eut un léger recul. L'air moqueuse, Zoé s'approcha de Simon, qui finit par lui avouer : « Au risque de vous choquer, je ne suis, en fait, pas vraiment doué pour parler aux filles. »

Le jeune homme soupira. La femme soldat répondit, d'une voix très douce : « Quoi ? Il y a... quelqu'un, à qui vous savez parler ?

– N'aie aucune crainte !, lança Wash à Bessie La Crevée à travers la cuve : mon espèce est des plus pacifiques... et nous devons vivre en harmonie ! »

***

Pendant ce temps, Inara et Malcom Reynolds arpentaient la coursive principale de la station marchande : « Encore raté ?, demandait la courtisane

– On dirait un mauvais conte de fée, répondit Mal. Cette relique sans prix, le plus gros coup de ma carrière, et personne ne veut y toucher !

– Le Lassiter est connu de tout l'univers, rappela Inara. Le receler c'est comme receler Mona Lisa !

– Mona qui ? » répondit le capitaine du Serenity .

 

Adaptation française de David Sicé, 7 mai 2005.

D'après un scénario de Joss Whedon et Tim Minear.

Texte et illustration originaux tous droits réservés la Fox et Joss Whedon.

 

 

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