ECRITURE - SCIENCE-FICTION - LANGUES - MUSIQUE - BLU-RAY - LIENS

Comment juger la qualité d'image d'un blu-ray ?

Article précédent - Index des récits de SF chroniqués - Article suivant

par David Sicé.

***

Un exemple d'image blu-ray simplement formidable est le coffret Network DVD de la série du Prisonnier, pourtant tourné dans les années soixante. Un négatif correctement préservé, une restauration exemplaire permet à quelques plans d'images d'archive près, d'avoir l'impression d'y être.

Attention, dans cet article, toutes les images ont vu leur contraste automatiquement ajusté afin de rendre au mieux la luminosité de l'écran HD. Cependant, toutes les images ont été réduite pour pouvoir se charger plus facilement : les défauts et les qualités de l'image sont donc minimisées dans le même temps. Enfin, les images sont présentées fixes, ce qui empêche de voir d'autres défauts ou d'autres qualité du transfert blu-ray.

Voir un film ou une série en haute définition, correctement restauré, est une expérience magnifique : le grain de la peau, le fil des cheveux ou même des cils, la texture des costumes ou des objets hypnotise le spectateur ; le jeu des (vrais) acteurs est magnifié ; la profondeur de champ est telle que l'image semble en relief ; le noir et blanc est tellement détaillé que le cerveau finit par le croire en couleur ; enfin les films deviennent des machines à voyager dans le temps, tandis que les séries télévisées s'ouvrent comme des fenêtre sur d'autres mondes. Je n'exagère même pas.

Attention cependant aux règlages de votre téléviseur, votre lecteur et votre système audio. Si vous débutez, commencez par vérifier que l'image de votre télévision est pré-réglée sur "standard" ou "cinéma". Vérifiez qu'il n'y a aucune option "haute fréquence" enclenchée (elle rajoute des images et donne un aspect très artificiel aux lumières). Notez bien que les lecteurs contiennent aussi des options vidéo, qui servent par exemple à limiter le fourmillement des images ou l'apparition de "moustiques" (points brillants électroniques aléatoires). Mais ces options peuvent à leur tour provoquer des artefacts. Si vous débutez, n'enclenchez aucune option.

Concernant le règlage audio, vérifiez au moyen du menu du blu-ray ou de la télécommande du lecteur si vous êtes sur une piste surround, stéréo ou mono. Si vous n'avez pas de système surround, les dialogues vous paraîtront confus, tandis que les bruitages couvriront tout.

Pour profiter de la meilleure image, achetez le meilleur blu-ray. Pour cela, vous devez croiser les critiques des internautes et / ou des magazines spécialisés, et si vous lisez l'anglais, c'est mieux. Attention, tous les blu-rays ne sont pas lisibles sur votre lecteur : préférez un lecteur multi-régions et attendez-vous à des problèmes de mises à jour.

***

Le site DVD Beaver d'où sont extraites les différentes captures d'écran de cet article.

Le site blu-ray.com passe en revue énormément de titres mais est souvent trop positif.

***

Observez les détails fins du tissu (épaules du personnage), de ses cheveux (bords de la coiffure)
et de sa peau (pores et petits défauts). Essayez de distinguez les détails extrêmes (poils de la barbe, détails des cils).
Les images de ces deux blu-rays ont été tournée à la même époque à un ou deux ans près et sur film, à ma connaissance. L'éclairage est cependant moins puissant sur Supernatural, mais la projection HD demeure de moins bonne qualité sur toute la saison quand on la compare à celle de True Blood.

Enfin, la compression est une chose, le codec (outil de compression) en est une autre, et enfin la capacité du disque blu-ray (faible ou grande) en est une troisième. Il faut donc des films le moins compressé possible, avec le meilleur des codecs, sur un disque blu-ray de grande contenance, pour pouvoir avoir une chance d'accéder à l'image la plus spectaculaire, celle dont la prodondeur de champ donne l'impression de regarder de la 3D sans même avoir à porter des lunettes.

***

Une image en noir et blanc peut être excellente. Toutes les petites rides de Charlie Chaplin se voient malgré son maquillage, tout comme la texture de ses vêtements (épaule à droite), on devine ses cils. Dans l'image du Jour où la terre s'arrêta, le tissage de l'uniforme est clairement visible, la texture de la peau du militaire est visible, même si le détail du rasage ou des pores ne se voit pas vraiment.

***

Dans des gros plans comme ceux-ci, les poils, les pores, les cils doivent vous sauter aux yeux.
Dans l'image d'Excalibur, le manque de détail dans la barbe et le fait qu'on ne voit pas le détail du tissu doivent vous choquer.

Dans l'image du Seigneur des Anneaux (version courte), les cheveux fins, les cils et le détail des sourcils devraient se voir, de même le détail du texture de la chemise, et surtout, le grain de peau de l'acteur devrait être beaucoup plus évident, alors qu'ici, on le devine à peine.

***

Les aplats de couleurs, les zones flous de l'image, les peaux, les fumées et brouillards, les ombres sont les parties les plus exposées aux défauts de l'image HD : le bruit électronique peut se présenter comme un poudroiement (comme du sable qui bouge), un crépitement (des nuées de points blancs), des grilles (motifs géométriques), des tâches moirées. Si vous aviez assisté à la projection analogique du film, ces défauts n'étaient pas à l'écran et n'auraient jamais pu l'être.

Le bruit électronique ne doit pas être confondu avec le grain régulier de la pellicule, dont la taille dépend de celle de l'image d'origine et dont la fréquence dépend du nombre de générations (nombre de fois que l'image a été copiée) et de la qualité d'origine de la pellicule. Le grain (qui le plus souvent est aujourd'hui simulé ou altéré) donne l'impression fausse d'assister à une projection analogique, et non d'être au coeur de l'action. Le même genre de distorsion existe pour le son : le souffle (bruit parasite analogique, à ne pas confondre avec l'ambiance) est le premier problème : on l'entend mieux quand on monte le volume alors que la scène est peu bruyante.

Le grain demeure un défaut de l'image chaque fois que le but du réalisateur était de vous transporter dans l'histoire. Si le but du réalisateur était de vous montrer les défauts techniques de la pellicule d'un film, alors ce n'est pas un défaut, mais un élément du récit, une manière de raconter une histoire parmi tant d'autres.

Le problème est le même pour le son : si le but du réalisateur était de vous transporter dans une salle de cinéma de l'époque, alors envoyez le mono crachotant et les violons visqueux. Mais si le réalisateur voulait vous plonger au coeur de l'action, vous avez intérêt à ce que l'écho des voix du dialogue frontal se répercute toujours dans les haut-parleurs arrière, selon l'endroit où le dialogue est censé se dérouler - ce genre de reconstitution est toujours possible et réalisable en deux clics, et pourtant une immense majorité d'éditeurs se l'épargnent royalement, tout en faisant payer une fortune leur blu-ray).

***

Encore une fois un magnifique transfert de chez Network DVD pour la série Cosmos 1999, qui utilise lors du tournage des maquettes, des décors et une intégration des maquettes sans dégradation du négatif dans les scènes spatiales : tous les détails fins des décors se voient.

Même quand le trucage n'est pas réaliste, le blu-ray donne l'impression au spectateur d'être sur le plateau de tournage. Au contraire, les trucages de Firefly sont numériques, et pour des raisons budgétaires, ne sont même pas réalisé en HD : la mise à l'échelle rend alors les extérieurs spatiaux flous. Dans l'image ici présente, c'est partiellement masqué par les effets de flares (reflets de lumière), et l'impression dominante est d'abord d'être devenu myope et d'avoir oublié de mettre ses lunettes ou ses lentilles.

***

***Fin de l'article***

***