COMPRENDRE LE LATIN

 

METHODE RAPIDE DE LATIN

 

LA PRONONCIATION

 

Toutes les lettres se prononcent. Dans le doute, aller au plus facile.

 

H aspiré ; CH comme K (du grec), PH comme F (du grec), QV toujours « kw » ; J toujours « i »

AE = « ai » ; E = « é » ; C toujours « k » ; S toujours « ss » ; G toujours « gu » ; X toujours « gs »

V entre le « v », le « ou » et le « b » espagnol, très mou ; R en arrière du « ss ».

 

Le latin a évidemment pris des accents : italien = rouler les R, C+I = « ch » ; AE = é.

 

LA PHRASE

 

Pour parler ou écrire le latin : On commence la phrase par le plus important, on dit le reste ensuite, puis à la fin le verbe. Et si on a oublié quelque chose, on le rajoute après le verbe.

 

Par exemple : DOMINVS AURUM AMAT. Le maître de maison aime l'or.

 

Pour écouter ou lire le latin : Surtout ne zappez pas en avant, comprenez les mots et leurs rôles dans l'ordre en vous basant sur la préposition placé devant (qui sert de panneau indicateur) ou la fin du mot s'il n'y a pas de préposition.

 

Par exemple : SED (mais) AENAS (Enée, lequel fait cela) E (hors de) PATRIA (de part la patrie) FUGIT (T = il ; s'échappa – action parfaite, donc achevée) – extrait de l'Enéide de Virgile.

 

LES MOTS DE LIAISON

 

Ils permettent d'introduire et de coordonner plusieurs phrases d'un discours. Par exemple : SED (mais), AUT (ou, ou bien), ET (et ensuite), CUM (lorsque, avec cela, dans le même temps) etc.

 

LES PARTICULES

 

Le Latin ayant évolué sur plusieurs milliers d'années, les particules se sont beaucoup déformées en fonction du sens, de la prononciation, et de l'origine linguistique du mot. Elles indiquent à quoi sert le mot dans la phrase. Pour les noms, on les appelle des cas (de CASUS, chute du mot).

 

LES PREPOSITIONS

 

Ce sont des petits mots qui indiquent à quoi sert le mot qui suit. Par exemple : IN (dans l'épaisseur de), PER (à travers la surface de), NON (négation de ce qui suit). Les prépositions se soudent facilement au début d'un mot pour en former un nouveau.

 

LES POST-POSITIONS

 

Ce sont des petits mots qui indiquent à quoi sert le mot qui précède. Par exemple –NE se colle au premier mot d'une question à laquelle on peut répondre par oui ou non. –QUE se colle au mot que l'on veut placer au même niveau que le précédent (« et »).

 

LES NOMS

 

On distingue trois sortes de noms selon comment ils se terminent à la forme du dictionnaire : les forts (en –US), les faibles (en A), et les anciens , qui se terminent par d'autres lettres (sans terminaison, un S, un IS).

 

Par exemple : ROSA (faible), DOMINUS / DOMINI (fort), REX / REGIS (ancien).

 

On apprend le vocabulaire en retenant la forme du dictionnaire, et si le mot se termine par US ou une consonne, on apprend une seconde forme, que nous appelons le cas PERE (plus classiquement, le génitif). Enfin on apprend toujours le genre (masculin, féminin ou neutre) du mot – qui n'a pas de rapport avec sa terminaison.

 

Les noms changent de forme selon leur rôle dans la phrase : MAITRE (« lequel fait que », = gouverne le verbe), HONORIFIQUE (« ô » = on s'adresse respectueusement à la personne ou la chose représentée par le nom), OBJET (« Lequel » = objet de l'action, lieu où l'on va, d'où on part ou par où on passe), PERE (« qui possède » = possesseur, contenant ou à l'origine du mot qui suit), BENEFICIAIRE (« dans l'intérêt duquel » = qui bénéficie de l'action), MOYEN (« de part » = moyen de l'action, circonstance ou lieu dans lequel se déroule l'action).

 

LES ADJECTIFS

 

On distingue deux sortes d'adjectifs : les faibles (en US / A / UM) et les anciens (avec à la fin une consonne, un S, un IS). On apprend uniquement la forme du dictionnaire. On les place juste avant ou juste après un nom pour lui donner une qualité. L'adjectif prend alors sa propre forme, qui correspondra au cas, au genre, au nombre.

 

BONUS est un adjectif faible (BONUS / BONA / BONUM).

FORTIS est un adjectif fort (FORTIS / FORTIS / FORTE).

 

BONUS DOMINUS. FORTIS DOMINUS (cas MAITRE, ou nominatif).

BONA ROSA. BONAM ROSAM (cas OBJET, ou accusatif).

 

LES PRONOMS

 

Ils permettent d'éviter les répétitions ou de remplacer un mot inconnu. Soit ils se comportent comme des adjectifs, soit ils sont invariables (notamment pour représenter un mot inconnu).

 

On distingue les pronoms personnels (représentent un objet ou un nom), de distance (représentent une distance à l'objet : proche du locuteur, proche du locuteur et de l'interlocuteur, loin des deux), et les pronoms de liaison (pour poser une question ou relier une phrase à une autre).

 

Par exemple IS / EA / ID, est l'équivalent de nos « je, tu, il, me, te, le, moi, toi, lui… » et rappelle un nom de la phrase précédente. Il se comporte comme un adjectif, s'accordant avec le mot remplacé de la phrase précédente, tout en prenant le cas de la nouvelle phrase.

 

EGO (MEI) sert à insister sur la première personne du singulier (« moi-même »), TU (TUI) insiste sur la seconde personne du singulier (« toi-même »). SE (SUI) insiste sur la troisième personne du singulier et du pluriel (« lui-même, elle-même » / « eux-mêmes, elles-mêmes »). NOS (NOSTRI ou NOSTRUM) = « Nous-même » ; VOS (VESTRI / VESTRUM) = « Vous-même ».

 

LES VERBES

 

Un verbe décrit une action, un état ou un changement d'état. Il indique toujours la personne (locuteur, interlocuteur, tiers singulier ou pluriel) du mot qui le gouverne au moyen de la marque finale du sujet.

 

O / M / I / R pour la première personne du singulier (« je »).

S / ISTI / RIS pour la seconde personne du singulier (« tu »).

T / IT / TUR pour la troisième personne du singulier (« il » ou « elle »).

MUS / MUR pour la première personne du pluriel (« nous »).

TIS / MINI pour la seconde personne du pluriel (« vous »).

NT / NTUR pour la troisième personne du pluriel (« ils » ou « elles »).

 

Par exemple : DELEO = je détruis ; DELEOR = « Je suis détruit » ; DELEBAT = « Il détruisait » ; DELEBIMUR = Nous serons détruits ; DELEUERUNT = Ils détruisirent » etc.

 

On distingue deux sortes de verbes, les faibles (en A) et les anciens (qui changent davantage de forme). Chaque verbe peut représenter une action imparfaite (inachevée) ou parfaite (achevée). Un verbe ordinaire peut représenter une action provoquée par le mot au cas MAITRE (voix active), ou subie par le mot au cas MAITRE (voix passive).

 

AMO / AMAS / AMARE / AMAVI / AMATUM = Aimer.

AMAT = Il aime et continue d'aimer (imparfait).

AMAVIT = Il a aimé et a fini d'aimer (parfait).

AMABAT = Avant, il aimait et continue d'aimer maintenant (imparfait antérieur).

AMAVERAT = Avant, il aimait, mais il a fini d'aimer (parfait antérieur).

AMABIT = Après, il aimera et continuera d'aimer (imparfait postérieur)

AMAVERIT = Après, il aimait, mais il a fini d'aimer (parfait postérieur).

AMATUR = Il est aimé et continue d'être aimé (imparfait passif).

AMATUS EST = Il est ayant été aimé (adjectif parfait + verbe être = parfait passif).

 

On apprend pour chaque verbe cinq formes qui permettent ensuite de construire toutes les autres formes.

La forme du dictionnaire est la première personne de l'imparfait (inachevé = le présent, par exemple LEGO, je lis (= je suis en train de lire),

La forme en « s » , qui est la seconde personne de l'imparfait, par exemple LEGIS, tu lis (= tu es en train de lire),

La forme simple (infinitif présent), qui permet de lier une action secondaire à une action principale (un autre verbe à une autre forme), par exemple LEGERE (« lire »), la forme en « i » qui est la première personne du parfait), par exemple LEGI (« je lus ») ;

La forme d'adjectif faible (supin) LECTUM (« ayant été lu ») qui permet de former les actions passives.

 

 


English version