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EPSILONE LES DOSSIERS DE LA SF Tous droits réservés : texte David Sicé, illustrations : leurs auteurs.
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METROPOLIS LE FILM DE FRITZ LANG 1927
Plus qu'aucun autre film, Metropolis est celui qui contient le plus d'icônes de la science-fiction. Tout ce que l'on verra à l'écran, on le retrouvera sur les couvertures des magazines de science-fiction des années 30 jusqu'aux couvertures des livres de science-fiction des années 50. Ce n'est qu'avec la conquête spatiale, le film 2001 et le psychédélisme que les visuels de la science-fiction évolueront.
L'idée de faire Metropolis vient du choc ressenti par Fritz Lang lorsqu'il visita pour la première fois New-York. L'architecture des grattes-ciels des années 30 fait alors directement référence aux époques mythologiques à travers le style Art Déco. Le rapprochement avec les contes tirés de l'Ancien Testament est alors tout naturel.
Les lumières de la ville, orgueilleuse Babylone.
L'Age industriel fusionne avec les âges antique et médiéval à travers l'idée d'esclavage par la machine, de sacrifice humain à l'idole vomissant la vapeur, et d'ouvriers se réunissant dans des grottes secrètes pour vénérer les icônes chrétiennes.
Mais comment fera-t-on la différence entre le fantastique ou le merveilleux – et la nouvelle science-fiction ? Avec des rivets et des boulons : Metropolis regorge de machines, de mécaniques et de robots...
Le laboratoire médiéval de Paracelse, et ses cornues dans laquelle dorment les homoncules, se peuple d'appareillages électriques sortis de Frankenstein.
Et le fantastique bascule à nouveau dans la science-fiction, avec le thème qui reviendra pratiquement dans toutes les couvertures des magazines à deux sous, où l'héroïne, quasiment nue, est menacée d'une expérience bizarre par un savant fou, tandis que son robot démoniaque veille !
Metropolis est aussi un choc idéologique – entre religion et révolte ouvrière, le nouveau messie sera l'élu qui reconciliera par l'amour les opprimés et les puissants...
... des puissants rongés par les vices, et adorant le fameux veau d'or : l'argent et sa promesse de satisfaire toutes les pulsions, qui réduiront les hommes à l'état de bêtes meurtrières...
Le Moyen-âge et ses supertitions n'est jamais bien loin, et l'on brûle encore les démons sur des bûchers fabriqués avec des avions.
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