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EPSILONE LES DOSSIERS DE LA SF Tous droits réservés : texte David Sicé, illustrations : leurs auteurs.
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GHOST IN THE SHELL 2 : INNOCENCE (2004) DE MAMORU OSHII
L’agent spécial Batou intervient pour éliminer un robot de plaisir sexuel qui vient de massacrer son client et plusieurs policiers. Avant de s’autodétruire, la mécanique laisse échapper le cri d’une enfant : « Aidez-moi ! ». L’ingénieur responsable de la soi-disant erreur système est massacré par un tueur en série… mais derrière la possible vengeance d’un clan de Yakusa se cache encore bien d’autres hypothèses, toutes plus effarantes et labyrinthiques que les autres.
Le dernier opus de Mamoru Oshii bénéficie d’une animation superbe et s’inspire bien évidemment de l’univers mis en place dans le premier dessin animé (incidemment lui-même inspiré d’un manga cyber-technologique). L’évolution technologique de l’animation 3D a bien sûr fait un bon en avant depuis la première partie, sortie il y a dix ans, ce qui nous vaut une explosion de superbes images, depuis une ouverture mêlant onirisme et robotique, jusqu’à des scènes urbaines de toute beauté. L’intégration des personnages 2D, à priori toujours rendus selon la bonne vielle méthode du celluloïde peint, est très bien réalisée. La narration m’a semblé, pour ma part, un peu poussive. L’histoire brasse des thèmes classiques comme la condition « esclave » du robot, la conscience considérée comme des données à télécharger ou tout simplement les manipulations des grands groupes industriels pour se conserver un bonne marge de profit. Tout cela serait bien, si ces thématiques n’étaient enchâssées dans un écrin propre aux productions d’Oshii, à savoir un rythme souvent très lent, de long instants de réflexion et de dialogues et un contexte politique que l’on a du mal à cerner. Malgré ce quelques bémols, une œuvre à savourer, qui offre une esthétique et une réflexion sur des interrogations qui seront notre lot quotidien dans un futur pas si lointain, si l’on en croit les progrès que l’on nous promet sur l’intelligence artificielle. Jean-Félix Lyon 2004 Une intrigue complexe, visuellement superbe, une descente vertigineuse dans les abîmes du virtuel… C’est avec une véritable émotion que je me suis pressé à la projection du nouveau Mamoru Oshii. Le premier Ghost in the Shell est un monument, et Avalon m’avait suffisamment interpellé pour que je ne m’inquiète pas davantage des défauts prévisibles de ce nouvel opus : beaucoup de paroles, une obsession pour un chien et une migraine plus que probable à l’issue du générique de fin. Je n’ai pas été déçu : deux sous-titrages français et anglais (parfois contradictoires) n’étaient pas de trop pour comprendre (heu…) les quelques trente sentences philosophiques à la minute. Mais quand les héros se taisent, quel extraordinaire spectacle ! David Sicé 2004
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