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LES DOSSIERS DE LA SF

Tous droits réservés : texte David Sicé, illustrations : leurs auteurs.


 

BLADERUNNER

UNE MINI-GALERIE

Echec commercial à sa sortie, Bladerunner va marquer les esprits et donner un style, à la fois narratif et visuel à la littérature d'anticipation pure, jusqu'ici emprisonnée dans des visions plutôt ternes et abstraites. Des idées oui, mais pour ce qui est du décor, on en avait rarement pour son argent. Tout va changer à partir de 1982 : le cyperpunk est né.

Dès l'ouverture du film, Ridley Scott nous en met plein la vue avec sa vision de l'enfer : atmosphère polluée – la ville à perte de vue illuminée s'est hybridée avec les usines... et elle brûle, jour et nuit confondue...

Comme dans le roman, Scott saupoudre de détails son récit, à coups de néons et d'images omniprésentes. Les écrans sont partout, qu'ils diffusent un gros plan d'une structure cellulaire, de la propagande pour la colonisation spatiale ou une publicité pour des produits complètements artificiels, toxiques ou médicamenteux.

L'hommage à Métropolis prend corps avec la tour du commissariat central. Mais la formidable tour d'origine, référence à la légende de Babel, est désormais elle-même écrasée par les immeubles environnants...

... et les monstrueuses pyramides rappelant les ziggourats aztèques, abritant les locaux de la multinationale omnipotente et omniprésente.

La haut, tout n'est que calme, luxe et voluptée – et l'on distingue même le soleil!

En bas, tout n'est que décrépitude, souillure et abandon. L'ancien monde existe toujours, mais il est moribond et squatté.

Les colonies spatiales sont peuplées de Nexus 6 surpuissants, la terre d'automates précieux, vestiges du passé... métaphore des êtres humains ?

Survivre, cela se mérite. Atteindre le ciel, aussi : la vieille tour de Babel est croûlante, et la chute menace à chaque seconde.

Il manque à la seule version disponible en DVD la scène finale où Deckard et Rachel s'enfuient de Los Angelès. Ces plans proviennent en fait du Shining de Stanley Kubrick. Lors de la première diffusion du film, la sensation de libération du spectateur était intense. On pouvait presque sentir le souffle du vent sur son visage et l'odeur de la forêt...