DAVONLINE |
D-SCAN LES EXTRAITS DES RECITS DE LA SF Tous
droits réservés : texte David Sicé,
illustrations : leurs auteurs. |
METROPOLIS LE FILM DE FRITZ LANG (1927)
La lueur vacillante des torches déformait le visage de la jeune femme et allongeait les ombres des croix dressées autour de l'autel : « Le temps est venu, grinçait Maria, de mettre fin au règne des Machines.» Les Ouvriers rassemblés dans la chapelle crièrent leur assentiment. « Le temps est venu de montrer notre rage ! hurla Maria en levant très haut sa main ouverte tétanisée. Détruisons les Machines ! (Elle fermait son poing et l'agitait) Frappons les Maîtres de Métropolis au seul coeur qu'ils aient jamais eu : la ferraille palpitante de la Machine-Mère. De cette place, nous contrôlerons tout ! Nous détruirons tout ! » Les Ouvriers hurlaient et brandissaient à leur tour leurs poings serrés. « Qui profite des plaisirs de Métropolis ? cria Maria. — Les Maîtres ! répondirent les Ouvriers en chœur. — Qui crève à petit feu pour les leur procurer ? — C'est nous ! — Qui se goinfre de fruits frais, de viandes arrosées de bons vins ? — Les Maîtres ! — Qui doit se contenter de brouet et d'eau croupie ! — C'est nous ! — Qui se trémousse dans de la soie ? — Les Maîtres ! — Et qui sue dans de la toile ? — C'est nous ! — Qui sont les exploiteurs ? — Les maîtres ! — Et qui sont les esclaves ? — C'est nous ! — NON ! cria Maria : vous n'êtes pas des esclaves ! Vous n'êtes même pas des chiens, vous n'êtes que des pauvres débiles, qui sacrifiez vos vies aux Machines et rampez devant les Maîtres ! Levez la tête ! Levez vos poings ! Abattez les Maîtres ! Détruisez les MACHINES ! — NON ! cria Freder, qui venait d'arriver dans la chapelle. Tout ceci est faux ! Ne la croyez pas ! Ce ne sont que des mensonges ! Ce n'est pas Maria : Maria parlait d'Amour, elle condamnait la violence, elle nous apprenait à croire dans un futur où tous les hommes seraient des frères et non des ennemis ! » La Maria qui se tenait devant l'autel mit une main sur sa hanche : « Écoutez-donc parler le fils de Jo Fredersen, le plus puissant des Maîtres de 'Métropolis, insinua-t-elle : au moins il sait de quoi il cause, lui ! — Mort aux Maîtres ! » cria un ouvrier en sortant un couteau et en se jetant sur Freder..
Novellisation de David Sicé D'après le film de Fritz Lang et le roman de Théa d'Arbou.
|